Une équipe de chercheurs chinois est parvenue à faire déplacer un rongeur dans un labyrinthe grâce à une interface cerveau-cerveau qui nécessite un ordinateur, puis une technologie sans fil pour transmettre les instructions de l'Homme à l'animal.


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    Une équipe de chercheurs chinois vient de publier dans la revue Nature une méthode pour contrôler un animal par la pensée. En reliant, sans fil, une interface neuronale directe (également appelée interface cerveaucerveau-machine) à un rat cyborg, un être humain a pu guider le rongeurrongeur à travers un labyrinthe.

    Pour commencer, et après une période d'entraînement pour habituer les rats à ce système, six volontaires ont ainsi fait évoluer les rongeurs à travers un parcours en étoileétoile à huit branches en atteignant, après plusieurs sessions, 98 % de commandes correctement interprétées. Forts de ces très bons résultats, ils ont ensuite guidé les rats au travers d'un labyrinthe beaucoup plus complexe. Le tout, dans un temps limité. 

    Commandés par Bluetooth

    Uniquement avec la pensée d'un humain, le rat est parvenu à parcourir un labyrinthe avec des changements de direction et des marches à descendre © <em>Nature's Scientific Reports</em>
    Uniquement avec la pensée d'un humain, le rat est parvenu à parcourir un labyrinthe avec des changements de direction et des marches à descendre © Nature's Scientific Reports

    Pour parvenir à guider les animaux à distance, l'équipe chinoise a créé une connexion entre deux cerveaux en utilisant des machines pour transmettre les informations. Le système est composé tout d'abord, côté humain, d'une électroencéphalographie qui détecte l'intention de bouger le bras gauche ou le bras droit. Il génère ainsi les commandes pour tourner à gauche ou à droite. Les chercheurs ont ensuite utilisé le clignement des yeuxyeux pour commander au rat d'avancer.

    Côté rongeur, les rats sont des « cyborgs » équipés de puces micro-stimulateurs implantées dans le cerveau et contrôlées par Bluetooth. Deux paires d'électrodesélectrodes stimulent les parties du cortex somatosensoriel correspondant aux vibrisses (ou « moustachesmoustaches ») du rat, pour l'inciter à tourner. Deux autres paires d'électrodes ont été implantées sur le faisceau médian du télencéphale (aussi appelé « circuit de la récompensecircuit de la récompense ») pour commander l'animal à avancer, et lui fournir une récompense virtuelle.