Avec 64 processeurs Loihi, Intel intègre 8 millions de neurones numériques dans un ordinateur. C'est encore loin des dizaines de milliards du cerveau humain mais c'est un énorme pas en avant pour l'intelligence artificielle.
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L'intelligence artificielle est l'un des champs de recherche les plus actifs ces derniers temps, aussi bien du côté logiciel que du côté matériel. Tandis que certaines recherches se concentrent sur les algorithmes, qui fonctionnent grâce à la puissance de supercalculateurs, d'autres tentent de créer des ordinateurs plus adaptés à cette tâche. Il existe de plus en plus d'appareils contenant des puces dédiées à l’intelligence artificielle, comme par exemple le SoCSoC A12 Bionic des iPhone.
Parmi les constructeurs à la pointe de l'innovation se trouve le géant américain IntelIntel, qui avait lancé un processeur neuromorphique dès 2017. Baptisée Loihi, la puce inspirée du cerveaucerveau humain contient 130.000 neuronesneurones artificiels et 130 millions de synapses. Cette technologie s'approche beaucoup plus du fonctionnent d'un cerveau que d'autres puces destinées à l'IA, et contient même des équivalents numériquesnumériques des axonesaxones et des dendritesdendrites, utilisés par les neurones pour la transmission des messages.
100 millions de neurones en fin d'année ?
Intel vient d'annoncer une nouvelle innovation, sous la forme d'un ordinateur nommé Pohoiki Beach. Celui-ci est composé de 64 puces Loihi, pour un total de huit millions de neurones. Ce chiffre fait encore pâle figure devant le cerveau humain, composé de 86 milliards de neurones, mais Intel espère atteindre 100 millions de neurones avant la fin de l'année.
Les constructeurs rencontrent de plus en plus de difficultés à augmenter la vitesse de calcul des processeurs traditionnels, la dernière génération utilisant une gravuregravure en 7 nanomètresnanomètres et la miniaturisation devenant de plus en plus compliquée. Ils se tournent donc davantage vers des systèmes spécialisés dans certaines tâches bien spécifiques, comme les cartes graphiquescartes graphiques, et maintenant les processeurs neuromorphiques. Selon Intel, ces derniers sont capables de traiter des informations jusqu'à 1.000 fois plus rapidement, et 10.000 plus efficacement qu'un processeur traditionnel.
Démonstration de l'entraînement d'un processeur neuromorphique avec quelques photos pour identifier un objet. © Intel
Une consommation très réduite
Les processeurs neuromorphiques Loihi ont déjà été utilisés par des chercheurs pour des tâches comme simuler la sensation tactile de la peau, contrôler une prothèseprothèse de jambe, ou encore jouer au babyfoot. Selon Chris Eliasmith, codirecteur général d'Applied Brain Research, les puces Loihi consomment 109 fois moins qu'un processeur graphique, et 5 fois moins qu'un matériel IoTIoT spécialisé, mais l'écart se creuse davantage avec plus de puces. En connectant en réseau 50 éléments, les puces continuent à fonctionner en temps réel et leur consommation n'augmente que de 30 %, contrairement au matériel IoT dont le fonctionnement n'est plus en temps réel et la consommation augmente de 500 %.
À l'heure actuelle, Intel réserve son ordinateur neuromorphique aux équipes de recherche. Rich Uhlig, le directeur général d'Intel Labs, a dévoilé Pohoiki Beach lors du sommet ERI à Detroit, et a indiqué que « Pohoiki Beach sera désormais disponible pour plus de 60 partenaires de l'écosystèmeécosystème de recherche Intel, qui utiliseront ce système spécialisé pour résoudre des problèmes complexes nécessitant une puissance de calcul intensive. »
Ce qu’il faut
retenir
- Le processeur neuromorphique s'inspire du cerveau humain.
- Plus efficace que les processeurs traditionnels, il reprend les mêmes principes de transmission des informations.
- Beaucoup moins gourmand qu'une puce graphique, ce processeur est dédié aux calculs poussés et les plus complexes.