La nourriture jetée par les Américains représente 400 milliards de dollars par an alors que, par ailleurs, plus de 10 % des ménages sont en situation d'insécurité alimentaire. Un constat difficile à digérer pour cet universitaire qui entend mettre au point un composteur alimenté par l'intelligence artificielle pour réduire le gaspillage alimentaire. 


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    Une université américaine a été choisie pour développer un composteur intelligent, capable de suivre les déchetsdéchets alimentaires produits par les foyers américains. Cette invention a comme objectif d'aider les consommateurs à être sensibilisés sur le gaspillage alimentaire. L'équipe de chercheurs de l'Université de l'État de l'Oregon (États-Unis) vient de recevoir un financement pour concevoir un composteur intelligent destiné à suivre les déchets alimentaires des Américains. Ce projet sera soutenu par la Fondation pour la Nourriture et la Recherche AgricultureAgriculture (FNRA), et Kroger Co.Zero Hunger ainsi que la Fondation Zéro Déchet.

    Le projet dirigé par Patrick Donnelly, professeur adjoint d'informatique à l'OSU College of Engineering, cherche à résoudre une problématique : le gaspillage alimentaire. Selon un sondage rapporté par Forbes, les Américains jettent pour plus de 400 milliards de dollars de nourriture chaque année, alors qu'une majorité vit dans l'insécurité alimentaire. Il faut également rappeler que les déchets alimentaires ont un effet néfaste sur l'environnement : ils sont responsables d'émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre et de méthane. 

    Patrick Donnelly et son groupe de recherche ont reçu un financement pour développer un bac à compost intelligent qui suit les déchets alimentaires des ménages. © Université de l'État de l’Oregon, <em>College of Engineering</em>
    Patrick Donnelly et son groupe de recherche ont reçu un financement pour développer un bac à compost intelligent qui suit les déchets alimentaires des ménages. © Université de l'État de l’Oregon, College of Engineering

    Le gaspillage alimentaire a aussi un coût environnemental

    Dans un communiqué de presse, Patrick Donnelly explique : « À chaque autre étape de la chaîne d'approvisionnement agricole, le gaspillage alimentaire est suivi, mesuré et quantifié [...], les approches de mesure du gaspillage alimentaire post-consommation sont coûteuses, chronophages, sujettes à l'erreur humaine et irréalisables à grande échelle ».

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    Pour remédier à cette problématique, les chercheurs souhaiteraient fabriquer un composteur fonctionnant à partir de l'intelligence artificielle capable de tenir en compte du comportement actuel des consommateurs. Il prendra l'apparence des composteurs distribués par les services publics de gestion des déchets. « Lorsqu'un utilisateur jette des déchets alimentaires comestibles et non comestibles dans la poubelle, votre appareil invite l'utilisateur à décrire les éléments déposés. La note de l'utilisateur est alors transcrite par reconnaissance vocale automatique et associée à une mesure du poids des articles », explique Patrick Donnelly.

     L'objectif du compost serait d'inspirer le consommateur à réfléchir et à modifier son comportement en matière de gaspillage alimentaire. © Joa_Souza, Getty Images
    L'objectif du compost serait d'inspirer le consommateur à réfléchir et à modifier son comportement en matière de gaspillage alimentaire. © Joa_Souza, Getty Images

    Images 3D des déchets, capteurs et collecte des données

    Son fonctionnement est simple : l'appareil collectera des images 3D des déchets alimentaires, à l'aide de mesures de capteurscapteurs, ce qui permettra « un ensemble de données entièrement nouvelles encourageant les futurs chercheurs à s'attaquer au problème des déchets alimentaires avec la vision par ordinateur ». Dans le cadre du projet, les chercheurs mèneront une petite étude pilote au printemps 2024. Une fois l'appareil conçu, il sera testé par les participants à l'étude avant de le commercialiser à l'échelle nationale.

    Le professeur espère qu'en automatisant ce processus, l'on puisse permettre aux chercheurs une collecte de données plus méticuleuse et efficace : « Notre travail est une première étape vers le développement d'une solution de vision par ordinateur entièrement autonome qui permettrait aux ménages de suivre les quantités et les types de déchets de compost alimentaire qu'ils génèrent. Avec ces interventions personnalisées et basées sur les données, nous espérons inspirer les consommateurs à réfléchir et à modifier leurs comportements en matièrematière de gaspillage alimentaire au fil du temps ».