Ce sera finalement un porte-drones et même le premier du genre au monde… par nécessité. Prévu à l’origine pour embarquer des F-35B, le porte-aéronefs turc TCG Anadolu va les remplacer par les drones de combat de son constructeur Baykar.


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    Le TCG Anadolu est le tout premier porte-aéronefs de la marine turque. Il est tout juste opérationnel et jusqu'à présent son gros souci restait de savoir quel type d'aéronefsaéronefs il allait pouvoir embarquer. Ce n'est pas que la Turquie avait placé la « charrue avant les bœufs », mais c'est qu'il y a eu un énorme bugbug en cours de route. Cette catégorie de navire est dotée d'un pont court avec un système de catapultage. Il est conçu à la fois pour transporter des hélicoptèreshélicoptères, mais aussi des avions capables de réaliser des décollages très courts. Et justement, c'est là que le bât blesse. Le TCG Anadolu était taillé pour recevoir les F-35B américains. Cette version de l'avion de combat est capable de décoller et d'atterrir, de façon très courte. Et cela tombait bien, puisque la Turquie était justement l'un des membres du programme Joint strike fighter autour du fameux F-35.

    Mais voilà, en 2018, alors que le projet était déjà bien entamé, les États-Unis ont décidé de bloquer l'exportation de cette version de l'avion de chasse à la Turquie. Et pour cause ! Le pays, membre de l'Otan venait d'opter pour un système de défense aérienne russe, le S-400. Depuis, se posait la question de ce que ce géant des mers allait bien pouvoir embarquer. Et puis, la guerre en Ukraine a dévoilé la puissance des drones et mis en lumièrelumière le Bayraktar TB2. Si le tueur de blindés russes fait moins parler de lui ces derniers mois, il est désormais reconnu comme une arme efficace, endurante et assez bon marché. C'est ainsi que la Turquie a décidé de faire de son TCG Anadolu un porte-drones. Une première ! Mais ce ne sont pas les fameux TB2 qui seront embarqués, puisqu'il n'est pas encore disponible dans une version adaptée au pont du porteporte-aéronefs.

    Avec ses formes anguleuses, le Kizilelma rappelle le design du F-35. Faute de pouvoir bénéficier de l’avion de combat américain, les Turcs comptent l’embarquer sur leur porte-aéronef. © Baykar

    Le Kizilelma, fleuron des drones turcs

    C'est pourquoi, les Turcs souhaitent que 30 à 50 drones Bayraktar TB3 puissent être déployés sur le TCG Anadolu. Ce drone, qui est toujours en développement, est taillé sur mesure pour le porte-aéronefs. Il est doté d'ailes pliables pour gagner de la place sur le pont. Il n'a pas besoin d'être catapulté pour décoller. Il peut aussi emporter un armement conséquent. Le ministère de la Défense envisage également d'embarquer le fleuron du constructeur Baykar, le Kizilelma. Même s'il reste encore en développement, ce drone qui, justement à l'allure du F-35, dispose de capacités furtives. Il est annoncé comme pouvant voler à près de 12 200 mètres d'altitude. Son turboréacteurturboréacteur pourrait le propulser à une vitessevitesse de croisière de 980 km/h. Il serait même capable de passer le mur du son. Son autonomie serait de cinq heures. Et surtout, il aurait la capacité d'embarquer jusqu'à 1,5 tonne d'armement, qu'il s'agisse de missilesmissiles de croisière, ou airair-air, et même des bombes à forte charge.

    Petit plus au potentiel inquiétant, son IAIA pourrait l'amener à réaliser des missions de façon autonome. Pour décoller, il n'aura pas besoin d'être catapulté sur ce navire long de 232 mètres. Son appontage se ferait grâce aux systèmes de freinage par une crosse sur les brins d'arrêt. Toutefois, pour le moment, le drone n'en est toujours qu'à ses premiers vols d'essai. En attendant, que tout se synchronise correctement, le navire fait ses essais sans aéronef. Mais dans l'avenir, la marine turque compte emporter sur le TCG Anadolu jusqu'à 94 aéronefs, drones et hélicoptères confondus. L'armée turque annonce même qu'elle sera capable d'opérer jusqu'à une quinzaine de drones simultanément.