L’université d'Australie-Méridionale travaille conjointement avec l’entreprise canadienne Draganfly à la mise au point d’un drone capable de détecter la température, le rythme cardiaque et respiratoire ainsi que la toux et les éternuements d’un groupe de personnes. Une technologie que ses concepteurs veulent mettre au service de la lutte contre le Covid-19.


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    On sait déjà le rôle que les drones ont joué en Chine au plus fort de la pandémiepandémie de coronaviruscoronavirus, tantôt pour livrer des médicaments, désinfecter les rues ou admonester les rares passants ne portant pas de masque ou ayant enfreint les règles de confinement. Après avoir été raillée en Occident, cette technologie est désormais employée dans plusieurs pays d'Europe durement touchés par le Covid-19, à commencer par la France et l’Espagne. Si, là encore, les drones sont utilisés pour contrôler le respect des mesures de confinement, des chercheurs de l'université d'Australie-Méridionale comptent aller encore plus loin en créant un « drone pandémique ».

    Codéveloppé avec l'entreprise canadienne Draganfly, l'appareil sera doté de capteurscapteurs et caméras couplés à un logiciel d'analyse d'images pour mesurer la température, le rythme cardiaque et respiratoire de groupes de personnes évoluant dans la rue, les bureaux, les aéroports, les bateaux de croisière, les maisons de retraite. Le drone en question pourra même détecter les personnes qui éternuent et toussent, précisent les responsables du projet. « Il se peut qu'il ne détecte pas tous les cas, mais il pourrait être un outil fiable pour détecter la présence de la maladie dans un lieu ou dans un groupe de personnes », commente professeur Javaan Chahl, qui pilote le projet au sein de l'université.

    Le drone peut détecter la température, le rythme cardiaque et respiratoire © <em>University of South Australia</em>
    Le drone peut détecter la température, le rythme cardiaque et respiratoire © University of South Australia

    Une commercialisation est envisagée

    Ce dernier s'est illustré en 2017 en développant des algorithmes de traitement de l’image capables de déterminer le rythme cardiaque d'une personne à partir d'images filmées par un drone. Depuis lors, il a perfectionné et étendu cette technologie, assurant que des drones peuvent désormais mesurer le rythme cardiaque et la fréquence respiratoire dans un rayon de 5 à 10 mètres autour des personnes en se trouvant à une distance maximale de 50 mètres.

    À l'origine, le dispositif était destiné à la surveillance de zones de guerre, de catastrophes naturellescatastrophes naturelles ainsi que pour les nouveau-nés prématurés placés en couveuse. « Il est choquant de constater qu'il est maintenant nécessaire de l'utiliser immédiatement, pour aider à sauver des vies dans la plus grande catastrophe sanitaire que le monde ait connue au cours des 100 dernières années », constate le professeur Chahl.

    Draganfly dit vouloir commercialiser ces drones détecteurs de coronavirus auprès des autorités gouvernementales et sanitaires ainsi que des entreprises privées. Aucune date n'a été communiquée pour une éventuelle mise en service.