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En août 1792, la Révolution française prend un tournant radical en destituant le roi Louis XVI de son trône. Hostiles à la Révolution, les puissances étrangères se font encore plus menaçantes. La France est désormais sous le couperet d'une invasion par l'armée austro-prussienne. Celle-ci, menée par le duc de Brunswick, ne tarde pas à franchir les frontières et à conquérir déjà quelques villes en Champagne (Longwy et Verdun). Quelques lieux plus loin, Paris est à portée de main pour les anti ou contre-révolutionnaires qui espèrent rétablir la monarchie.
Le duc de Chartres, futur roi Louis Philippe, et son frère, le duc de Montpensier, rendent compte de la bataille de Valmy au maréchal de Rochambeau, près du moulin de Saint-Sauve, le 20 septembre 1792. © Peinture d’Éloi Firmin Féron, ministère de la Défense, Wikimedia Commons, DP
Une victoire fondatrice
Le soubresaut militaire révolutionnaire ne se fait pas attendre. Sous l'impulsion du général Dumouriez, l'armée française s'érige face à la marche des Austro-Prussiens et barre la route vers Paris. Il est rejoint par le général Kellerman et sa troupe pour soutenir l'offensive qui se prépare. Le 20 septembre 1792, la bataille de Valmy est déclenchée.
Supérieurs en nombre, les Prussiens se retrouvent cependant déstabilisés par les troupes françaises révolutionnaires, galvanisées par les cris de « vive la Nation ! ». Devant la détermination de cette armée, manquant d'expérience mais audacieuse, et grâce aux manœuvres stratégiques opportunes du commandement français, le duc de Brunswick bat en retraite. Le 1er octobre, la victoire est proclamée, la première remportée par l'armée révolutionnaire. Le succès de cette bataille est tout autant militaire que symbolique et fondateur. En effet, bien que disparate et mal préparée, l'armée française montre ainsi un même élanélan solidaire pour défendre la Révolution. Le sentiment d'appartenance à une nation unie prend racine.
À savoir
La première République est instituée le lendemain de la bataille de Valmy, le 21 septembre 1792, signant l'abolition de la royauté. Dans un sentiment renforcé d'union nationale, elle est proclamée « une et indivisible » par la Convention. La bataille de Valmy est aussi à l'origine de la création du service militaire « égalitaire et universel », qui succèdera aux milices provinciales et au mythe du citoyen en armes.
