Très souvent employé tel un pictogramme lumineux sur les enseignes médicales, le caducée d’Hermès jouit d’une symbolique forte dans le monde médical. Mais à ce propos, pourquoi ?
Aujourd’hui, la rédaction de Futura vous emmène à travers les âges pour expliquer pourquoi les médecins et le corps médical se plaisent à utiliser cet emblème d’origine mythologique… et mythique !
Un petit mot sur le caducée
Parfois visible sous différentes variantes, le caducée reste reconnaissable par sa tige ailée sur laquelle sont enroulés deux serpents. Il est associé au dieu Hermès qui est, à l’origine, le dieu des voyages et des commerces comme le précise cette étude sur le caducée d'Hermès qui propose une explication exhaustive du symbole et de son application.
Mais si l’on étend davantage le champ d’interprétation, nous pourrions ajouter que ce sceptre évoque plus globalement l’éloquence, la communication et la bienveillance. Hermès est considéré comme un grand messager, intelligent et capable de ruse tant « pour le bien de l'humanité, soit pour son amusement et sa satisfaction personnelle » comme nous pouvons le découvrir dans cette même étude.
Son bâton renfermerait de grands pouvoirs, pouvant agir sur le sommeil ou le réveil (après la mort) des individus. Le serpent, quant à lui, fait souvent référence à la vie (voire le renouveau notamment grâce à la mue) et à la mort. Son interprétation est double : tantôt messager de malheur, tantôt espoir de guérison.
Voilà de bien nombreuses significations qui laissent apparaître certaines questions : pourquoi le corps médical associe ce symbole à ses pratiques ? Et dans ce cas, pourquoi le dieu du voyage et du commerce deviendrait alors l’insigne du corps médical ?
Pourquoi ce symbole est-il associé au domaine médical ?
Il s’agit en réalité d’une malencontreuse confusion avec le bâton d’Asclépios qui est, quant à lui, le dieu grec de la médecine.
Le caducée d’Hermès peut être aperçu sur les véhicules des médecins, certaines enseignes de pharmacie ou même à l’entrée des cabinets médicaux ou des hôpitaux. Cette marque distinctive est notamment exploitée par les praticiens afin de bénéficier d’une tolérance pour le stationnement des véhicules compte tenu de certaines urgences médicales (sans pour autant constituer un passe-droit). Mais, en réalité, le symbole du caducée d’Hermès n’a pas de lien particulier avec la pratique de la médecine ou des soins… Plus justement, c’est le bâton d’Asclépios qu’il convient de choisir et, dans ce cas, il faut également représenter un seul et unique serpent.
Alors, pourquoi le domaine médical s’est-il emparé de cette image ? Superstition, référence aux anciennes pratiques médicinales, erreur qui s’est propagée au fil des décennies… Difficile de connaître la véritable origine. Toutefois, n’oublions pas que de nombreux siècles avant nous, les soins médicaux étaient prodigués par des guérisseurs et l’ésotérisme tenait une place de choix dans les coutumes et habitudes de l’époque. Pas étonnant donc qu’un tel insigne soit privilégié et érigé au rang de porte-bonheur toujours utilisé dans notre civilisation moderne.
Caducée d’Hermès ou bâton d’Asclépios, cette figure connue mondialement pourrait être une façon symbolique de se placer sous la protection des dieux mythologiques….
L'Égypte antique et la momification La momification est un processus permettant de conserver des corps pendant des milliers d’années. Le corps était éviscéré, séché au soleil, enduit d’huiles et enfin entouré de bandelettes. Les connaissances du corps humain étaient déjà développées durant l’Égypte antique. Cette momie égyptienne date de l’époque ptolémaïque, (IIIe - IIe siècle avant J.-C.). Elle est conservée au musée du Louvre, département des antiquités égyptiennes, N 2627. © Dada by-sa 3.0
1561 : Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne Considéré comme le père de la chirurgie moderne, Ambroise Paré est l’inventeur d'instruments chirurgicaux. Il a mis au point la ligature des artères, qui remplacera la cautérisation. En 1561 et 1562, Ambroise Paré publie un ouvrage intitulé Anatomie universelle du corps humain. © William Holl
1609 : invention du microscope L’inventeur du microscope n’est pas déterminé avec certitude, mais il pourrait être Galilée, vers 1609. Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723) aurait mené les biologistes à s’intéresser aux microscopes. Il aurait lui-même été le premier à observer des bactéries au microscope. Ici, un microscope daté de 1751. © Roby, CC by-sa 3.0
1816 : invention du stéthoscope par Laennec Le Français René-Théophile-Hyacinthe Laennec (1781-1826) a inventé le « pectoriloque » ou stéthoscope en 1816. Cet amplificateur acoustique permet d’effectuer un diagnostic en écoutant les sons émis au cours de la respiration, ou par les battements du cœur. © a.drian, Flickr, CC by-nd 2.0
1828 : la pharmacopée d'Antoine Jourdan La canopée est une ressource inépuisable de molécules biochimiques aux propriétés pharmaceutiques intéressantes. Elle est traditionnellement utilisée en médecine par les peuples vivant dans les forêts tropicales. Parmi les importantes pharmacopées (ouvrages encyclopédiques recensant principalement des plantes à usage thérapeutique), citons celle d'Antoine Jourdan (1828). Ces plantes doivent aujourd’hui être protégées de la déforestation. © Floato, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
1882 : découverte du bacille de Koch et début de la bactériologie Robert Koch, un médecin allemand, découvrit en 1882 l’agent responsable de la tuberculose, le bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis), ce qui ouvrit la voie à la bactériologie. Il obtint le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1905. Il découvrit également le bacille du choléra (1883) et formula les postulats de Koch qui permettent de déterminer si une maladie est due à un micro-organisme. © AJC1, Flickr, CC by-nc 2.0
1885 : découverte du vaccin contre la rage, par Louis Pasteur Voici la plus célèbre représentation de Louis Pasteur (1822-1895). Grâce à ses travaux sur la rage à la fin de sa vie, Louis Pasteur aurait vacciné un jeune berger alsacien qui avait été mordu par un chien enragé. Ce fut le premier cas de vaccination sur l’Homme, une technique qui avait fait ses preuves sur le mouton contre la maladie du charbon (1881). © Albert Edelfelt, 1885
1895 : découverte des rayons X par Röntgen et début de la radiographie Wilhelm Röntgen, physicien allemand, découvrit les rayons X, ce qui lui valut de recevoir le premier prix Nobel de physique en 1901. Cette radiographie représente la main d'Anna Bertha Ludwig Röntgen (son épouse) ; elle a été prise le 22 décembre 1895. © Wilhelm Röntgen, 1895
1896 : invention du tensiomètre par Rocci En 1896, le médecin italien Scipione Riva Rocci invente le tensiomètre ou sphygmomanomètre, un appareil qui permet de mesurer la pression artérielle. Plus tard, l’appareil sera suffisamment amélioré par Nikolaï Korotkov pour permettre de diagnostiquer l’hypertension. © DR
1906 : découverte de la maladie d'Alzheimer Aloïs Alzheimer est un médecin psychiatre et neurologue allemand. Auguste D., une patiente de 51 ans, est admise à l'hôpital de Francfort en 1901. Elle y sera suivie par le docteur Alzheimer jusqu'à sa mort en 1906. En examinant son cerveau, Alzheimer y découvrit les anomalies des fibrilles caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. © DR
1928 : découverte de la pénicilline par Fleming Sir Alexander Fleming est un biologiste et un pharmacologiste écossais qui découvrit la pénicilline, une substance antibiotique isolée à partir du champignon Penicillium notatum, en 1928. En 1945, il obtint le prix Nobel pour cette découverte, partagé avec Howard Walter Florey et Ernst Chain. © DR
1953 : découverte de la structure de l'ADN en double hélice Découverte de la structure de l'ADN en double hélice grâce aux rayons X par James Watson et Francis Crick en 1953. Ces derniers obtinrent le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1962. L’ADN humain est aujourd’hui entièrement séquencé et son étude permet de détecter des maladies génétiques. © DR
La lobotomie, pratiquée jusque dans les années 1960 Pratiquée depuis des millénaires, jusque dans les années 1960 où elle a décliné, la lobotomie consiste à opérer le cerveau de malades psychiatriques en réalisant une ablation partielle. Elle a par la suite été remplacée dans de nombreux pays par des neuroactifs plus efficaces et moins dangereux. © DR
1981 : découverte du Sida En 1981, le premier cas de patient atteint du Sida est découvert. Le virus responsable de la maladie n’est identifié qu’en 1984. La recherche ne cesse d’avancer depuis pour découvrir un vaccin ou un traitement curatif. Le virus du Sida (en vert) est ici observé sur un lymphocyte en culture au microscope électronique (fausses couleurs). © DR