Après quelques péripéties qui l’ont éloignée de près de 400 km du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, fin mars, suite à des problèmes de navigation rencontrés lors d’un récent survol à 16 km de distance, la sonde Rosetta va bien et a parfaitement réalisé la manœuvre qui va lui permettre de revenir à proximité.

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    Fin mars, alors que Rosetta effectuait un survolsurvol qui devait la faire passer à près de 16 km du centre du noyau de 67P/Churyumov-Gerasimenko, ses capteurscapteurs stellaires ont confondu des centaines de débris éjectés par l'activité croissante de la comète avec les étoiles qui lui servent normalement à déterminer parfaitement son orientation dans l'espace et ainsi à maintenir son antenne principale rigoureusement pointée vers la Terre.

    Les problèmes ont commencé le samedi 28 mars au matin et ils se sont prolongés jusqu'au dimanche 29 mars au soir. Durant de très longues heures, les responsables des opérations de la sonde à l'Esoc à Darmstadt (Allemagne) ont lutté pour maintenir la communication avec l'engin, mais les capteurs stellaires qui avaient été éteints à cause de leur dysfonctionnement lors du survol refusaient de redémarrer correctement, si bien que l'antenne de RosettaRosetta se dépointait lentement et que le signal reçu sur Terre faiblissait. Cette situation a provoqué la mise en mode « sécurité » de la sonde et l'arrêt temporaire des instruments scientifiques.

    Cette image a été prise par la caméra de navigation de Rosetta à près de 385 km du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, le 2 avril 2015, quelques heures après l’incident. La résolution est de 33 m/pixel. © Esa, Rosetta, NavCam - CC BY-SA IGO 3.0

    Cette image a été prise par la caméra de navigation de Rosetta à près de 385 km du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, le 2 avril 2015, quelques heures après l’incident. La résolution est de 33 m/pixel. © Esa, Rosetta, NavCam - CC BY-SA IGO 3.0

    Nouveau plan de vol et pas de survols avant longtemps

    Finalement, à près de 75 km de distance du noyau, les capteurs ont enfin redémarré proprement et Rosetta a pu faire le point et se réorienter. Entre-temps, elle était sortie de sa trajectoire calculée et s'éloignait inéluctablement du noyau. Deux jours plus tard, le 1er avril, elle se situait déjà à près de 400 km de distance lorsqu'une manœuvre de correction de trajectoire a été exécutée avec succès et, le mercredi 8 avril, Rosetta était de retour à 140 km de distance.

    Il va falloir à présent reconstruire un programme de vol complet pour les prochaines semaines et il semble assuré qu'aucun survol du noyau à moins d'une centaine de km ne sera envisagé avant longtemps. La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se rapproche en effet du Soleil et son activité ne fera que croître dans les mois à venir. Rosetta va donc devoir rester suffisamment loin pour ne pas subir de nouveaux dysfonctionnements provoqués par les matériaux éjectés par le noyau. A noter que le 12 avril prochain, la sonde aura une nouvelle opportunité de reprendre contact avec Philae si celui-ci s'est réveillé. Pour cela, ses batteries doivent être rechargé au minimum à 5,5 wattswatts et la température de son environnement doit être supérieure à - 45 °C pour qu'il fonctionne correctement.