L’histoire tortueuse de l’humanité n’en finit plus de s’écrire. Des chercheurs viennent en effet tout juste de nous trouver un mystérieux ancêtre. Et l’algorithme qu’ils ont utilisé pourrait encore nous réserver d’autres surprises. Ou en tout cas, préciser enfin l’arbre généalogique d’Homo erectus.


au sommaire


    L'histoire de l’humanité est décidément bien compliquée. Une fois de plus, aujourd'hui, des chercheurs de l’université Cornell (États-Unis) et d'ailleurs en écrivent une nouvelle page étonnante. Leurs analyses ADNADN révèlent en effet que les Hommes modernes -- les Homo sapiensHomo sapiens -- se sont accouplés avec un mystérieux ancêtre archaïque. Une partie de son ADN se trouve toujours dans notre génomegénome.

    C'est dans le cadre d'un programme plus ambitieux de cartographie du flux de gènesgènes entre les différentes espècesespèces d'hominidéshominidés que la découverte a été faite. Grâce à un algorithme qui permet aux chercheurs de développer un modèle des lignées des premiers humains.

    Le saviez-vous ?

    L’algorithme développé par les chercheurs permet de débusquer, dans les génomes, les événements de recombinaison — lorsqu’un morceau du chromosome d’un individu se retrouve dans le chromosome d’un autre. Et même les événements de recombinaison à l’intérieur d’événements de recombinaison. Comprenez qu’il permet de voir si un peu d’ADN d’un ancêtre inconnu a été incorporé dans le génome de Néandertal avant qu’un accouplement entre Néandertal et l’Homme moderne fasse apparaître un morceau de cet ADN dans notre génome.

    Au cours de l'étude, les chercheurs ont comparé les génomes de deux Hommes de Néandertal -- une espèce disparue il y a environ 30.000 ans --, d'un Homme de Denisova -- une espèce identifiée par analyse génétiquegénétique -- et de deux Hommes modernes d'Afrique -- connus pour n'avoir ni gènes de NéandertalNéandertal ni gènes de Denisova. Et l'algorithme qu'ils ont développé leur a permis de tracer les métissages entre les différentes espèces d'hominidés ainsi que de remonter à leurs schémas de migration.

    L’algorithme développé par les chercheurs de l’université Cornell (États-Unis) pourrait aussi aider à démêler les épisodes d’accouplements passés entre chiens et loups. © AB Photography, Adobe Stock
    L’algorithme développé par les chercheurs de l’université Cornell (États-Unis) pourrait aussi aider à démêler les épisodes d’accouplements passés entre chiens et loups. © AB Photography, Adobe Stock

    Serait-ce Homo erectus ?

    Selon les chercheurs, le génome de l'Homme de Denisova provient à 1 % des gènes d'un ancêtre inconnu. Le métissage a pu se produire il y a un million d'années. Et cet ancêtre pourrait être un Homo erectusHomo erectus, une espèce humaine qui a émergé il y a deux millions d'années, et qui partageait les terres des Hommes de Denisova et de Néandertal. Mais il reste difficile de le confirmer, compte tenu de la taille des fragments d'ADN et du fait que le génome d'Homo erectus n'a encore jamais été séquencé.

    Voir aussi

    Néandertal et Homo sapiens : une preuve d’hybridation

    Les travaux des chercheurs de l'université Cornell révèlent également que les anciens humains se sont accouplés avec Néandertal il y a entre 200.000 et 300.000 ans. Soit bien avant le métissage plus récent et mieux connu des deux espèces. Et la migration de l'Homme moderne de l'Afrique vers l'Europe -- datée aux alentours de -50.000 ans. Ainsi Néandertal doit en fait 3 à 7 % de son génome aux anciens Homo sapiens.

    Et ces deux événements de métissage ont été transmis aux Hommes modernes. 15 % des séquences de métissage archaïques trouvées chez l'Homme de Denisova sont toujours présentes de nos jours. Le tout menant à une image d'une série de populations distinctes, se déplaçant dans le monde entier et interagissant régulièrement à l'occasion d'événements de métissage. Avec pour résultat : une progéniture hybridehybride dont l'ADN se retrouve encore dans le nôtre.