Biologiquement parlant, il serait possible de rajeunir. En ajoutant une seule molécule, appelée NAD, des scientifiques sont parvenus à inverser le vieillissement dans le muscle de souris. Une avancée qui pourrait au moins nous servir pour lutter contre des maladies liées à l’âge, telles que le diabète ou des maladies inflammatoires.

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    La fontaine de jouvence est un vieux rêve de l'être humain. Et à en croire David Sinclair, chercheur à l'université Harvard, on pourrait se rapprocher de sa source. Elle ne se cacherait pas dans un endroit inaccessible, mais en nous, au fond de nos cellules, et plus précisément dans nos mitochondriesmitochondries. Son nom : NAD, pour nicotinamide adénineadénine dinucléotide.

    Cette molécule se retrouve dans toutes les cellules et joue un rôle important dans le cytoplasmecytoplasme et les mitochondries, ces organitesorganites chargées de fournir de l'énergie, notamment à l'aide du NAD. Mais avec l'âge, les taux de ce coenzymecoenzyme chutent de 50 %, ce qui découle notamment sur une diminution des échanges entre le noyau et les mitochondries. Et qui contribue au vieillissement.

    Les chercheurs ont publié dans la revue Cell une étude qui montre qu'en rétablissant les échanges entre les deux composants cellulaires, et donc en augmentant les concentrations de NAD, les tissus pouvaient être rajeunis. L'heure n'est pas encore aux expérimentations humaines (elles sont espérées dans un an), mais ce sont des souris qui ont servi de cobayes.

    NAD est-elle vraiment la molécule miracle ?

    Les chercheurs ont travaillé aussi bien sur des cellules musculairescellules musculaires en culture que sur des rongeursrongeurs vivants. Un traitement d'une semaine a suffit pour rendre des muscles de souris de deux ans aussi efficaces que ceux de ces mêmes animaux, âgés de 6 mois. Les chercheurs précisent que la performance est comparable à faire passer un tissu humain de 60 ans à 20 ans.

    En effet, les muscles ont gagné en performance, perdaient moins d'énergie, n'étaient pas résistants à l'insulineinsuline et se montraient moins enclins aux inflammationsinflammations. Des caractéristiques des cellules jeunes, qui entretiennent l'espoir contre le diabètediabète de type 2.

    Des résultats encourageants, mais qu'il ne faut pas encenser trop vite. Le vieillissement est un processus complexe et multifactoriel qui ne se résume pas au NAD. Il faut donc attendre de voir les avantages qu'une thérapiethérapie à base de ce dinucléotide procure réellement, et s'il permet de changer les apparences avec autant d'efficacité qu'elle ne l'a fait chez les souris. À priori, ce n'est quand même pas gagné...