Un rapport américain le demandait il y a quelques semaines. Cela va être fait grâce au lancement d'un programme dédié, le projet Galileo. Partout dans le monde, les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Pan) -- que l'on appelait avant les Ovnis -- vont être traqués et étudiés par une équipe de chercheurs. Objectif : déterminer si oui ou non des civilisations extraterrestres technologiques (ETC) nous rendent parfois visite.
[EN VIDÉO] Les extraterrestres nous observent-ils ? Les humains traquent la vie extraterrestre depuis des dizaines d’années. Mais si les extraterrestres nous avaient eux déjà découverts ?
En tout début d'année, Avi Loeb avait fait couler beaucoup, beaucoup d'encre en affirmant avoir la preuve qu’il existe des civilisations extraterrestres. Il y a quelques semaines, il reconnaissait dans un éditorial que « la possibilité que les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Pan) -- ceux que l'on appelait autrefois les Ovnis, pour Objets volants non identifiés -- soient d'origine extraterrestre est hautement spéculative ». Mais « plutôt que de simplement s'interroger sur les scénarios possibles, nous devrions collecter de meilleures données scientifiques et clarifier une bonne fois la nature de ces Pans », ajoutait-il. En parfait accord avec ce à quoi appelait le rapport au Congrès américain rédigé par le Bureau du directeur du renseignement national (Odni) publié dans le même temps.
Aujourd'hui, l'astrophysicien de Harvard (États-Unis) passe du discours aux actes. Il annonce le lancement d'un programme destiné à chercher et à étudier des preuves de l'existence, passée ou présente, de civilisations extraterrestres technologiques (ETC) : le projet Galileo. « Compte tenu de l'abondance de systèmes planétaires récemment découverts, les humains ne peuvent plus ignorer l'existence possible d'ETC », précise le communiqué publié par l’université de Harvard.
More data, and higher resolution data, is what you want when investigating an unknown. So this proposal from The Galileo Project sounds wonderful.
— Mick West (@MickWest) July 26, 2021
I'll be surprised if it ever gets off the ground to the extent described. Especially the idea of a network of meter-scale cameras. pic.twitter.com/ffvPg1m6Mn
Les avis extérieurs restent mitigés. Même s'ils reconnaissent qu'il n'y a pas de mal à chercher, la possibilité de trouver quelque chose semble mince. Car ce que Avi Loeb et son équipe visent, ce sont les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Pan). Ceux que l'on appelait autrefois les Ovnis -- pour Objets volants non identifiés. Des phénomènes, donc, enregistrés dans notre ciel, ou à peine au-delà. « Nous voulons faire passer la recherche de signatures technologiques extraterrestres d'observations accidentelles ou anecdotiques à des observations scientifiques systématiques, validées et transparentes », expliquent les chercheurs impliqués. Mais, entre avions, ballons-sondes, oiseaux, météores ou encore phénomènes météorologiques, la nature même de ces objets semble vouloir être tellement aléatoire qu'il apparaît difficile aux scientifiques extérieurs d'envisager une stratégie de surveillance globale.
Prof. Avi Loeb is live now with Dr. Brian Keating: https://t.co/gudzsnTc0Y
— Galileo Project (@GalileoProject1) July 26, 2021
Join us later for the official launch of the Galileo Project!
Please help spread the word!#uaptwitter#ufotwitter
Enfin des réponses ?
Car c'est bien là, l'idée d'Avi Loeb et de son équipe. Grâce à un financement privé de près de 1,5 million d'euros, développer un réseau de télescopes haute résolution soutenus par l'intelligence artificielle et qui balayerait le ciel en permanence pour enregistrer des données solides sur tout ce qui pourrait sortir de l'ordinaire. Mais aussi sonder les alentours de la Terre à l'aide de capteurs multidétecteurs à la recherche de tout objet inhabituel. De type Oumuamua, par exemple. Afin de pouvoir mieux les étudier.
Do I need to update my list of formal scientific searches for extraterrestrial life in the universe? #GalileoProjectpic.twitter.com/tcPjeNkqZ8
— Prof. Abel Méndez (@ProfAbelMendez) July 26, 2021
C'est donc bien ça, le projet Galileo envisage très exactement ce à quoi appelait il y a quelques jours le rapport au Congrès américain rédigé par le Bureau du directeur du renseignement national (Odni) : une étude approfondie et scientifique -- et accessible à tous -- des Pans. Pour cela, Avi Loeb s'est entouré de techniciens, d'experts en instrumentation et de scientifiques de différents horizons. Il assure par ailleurs que ses mécènes se sont engagés à financer le projet « sans aucune condition ». De quoi, a priori, travailler sereinement et en toute liberté.
Le saviez-vous ?
Il existe déjà des réseaux civils et militaires de surveillance des objets dans la basse orbite terrestre. Et un autre projet, baptisé Sky Hub, cherche à utiliser des instruments civils et l’apprentissage automatique pour cataloguer les événements du ciel qui pourraient signer la visite d’une civilisation extraterrestre. Le défi du projet Galileo : reproduire tout cela et réussir à en extraire d’éventuelles données d’intérêt.
L'équipe s'attèle pour l'heure à sélectionner les instruments qui constitueront son réseau. Des télescopes qui seront connectés à une intelligence artificielle chargée de filtrer les données. Et si les observateurs prévoient que les résultats du projet Galileo pourraient être longs à arriver -- compte tenu notamment du temps qu'il faudra pour développer un logiciel capable de faire le travail --, Avi Loeb espère quant à lui de premiers résultats intéressants au cours de l'année à venir. Ce que tous souhaitent, c'est que le projet Galileo apportera des réponses éclairantes. Au-delà des éventuels préjugés qui pourraient fausser ses résultats. Dans un sens ou dans l'autre.