La Lune dans 10 ans. Mars pour 2030. Suivant la volonté de George W. Bush, la NASA avait annoncé il y a presque deux ans la relance du programme spatial américain, prévoyant un vol habité sur la planète rouge, et l'établissement en 2022 d'une base permanente sur la Lune. Si la technologie est à portée de main, c'est l'argent qui semble faire défaut à la Nasa pour réaliser ces projets. Comme l'a rappelé Mike Griffin - patron de l'Agence spatiale américaine – la semaine dernière, si rêver est gratuit, concrétiser ses rêves a un prix.

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    Le billet "vert" la Lune trop cher pour la NASA ?

    Le billet "vert" la Lune trop cher pour la NASA ?

    Le projet de base permanente sur le sol lunaire :<br />Rêve ou réalité financière ? <br />(Crédit : NASA)

    Le projet de base permanente sur le sol lunaire :
    Rêve ou réalité financière ?
    (Crédit : NASA)

    Un projet ambitieux...

    « Les êtres humains sont tournés vers le cosmoscosmos ». C'est avec cette déclaration que le président américain avait annoncé, en janvier 2004, la relance du programme spatial américain. Ce dernier, très ambitieux, prévoyait la reprise des vols habitésvols habités sur la Lune - un projet gelé depuis 1972 - ainsi que la préparation d'un vol habité sur Mars, via le développement du Crew Exploration VehicleCrew Exploration Vehicle, censé être opérationnel en 2012 et prendre la succession des navettes américaines.

    A l'époque, selon les experts, le coût d'un voyage sur Mars était estimé à 750 milliards de dollars. George W.Bush, qui s'était contenté d'annoncer une rallonge de 12 milliards de dollars sur cinq ans, avait laissé les analystes financiers de la Nasa perplexes.

    George W. Bush, janvier 2004<br />Annonce de la reprise du programme spatial américain<br />(Crédit : Euronews)

    George W. Bush, janvier 2004
    Annonce de la reprise du programme spatial américain
    (Crédit : Euronews)

    ... pour des moyens limités

    Près de deux ans plus tard, les propos n'ont pas changé, mais le manque de budget est devenu plus criant. C'est la raison pour laquelle Mike Griffin, l'administrateur de la NASA, est monté au créneau la semaine dernière et a déclaré, lors d'une audition devant le comité scientifique du Sénat, qu'il manquait entre 3 et 5 milliards de dollars, rien que pour l'exploitation des navettes spatiales jusqu'en 2010, date à laquelle elles devraient prendre leur retraite et être remplacées par des capsules CEV. Ainsi, il a expliqué que si l'Agence spatiale américaine gardait les yeuxyeux rivés sur la Lune, elle devrait sacrifier certains programmes de grande importance.

    Vue d'artiste du Crew Exploration Vehicle<br />(Crédit : NASA)

    Vue d'artiste du Crew Exploration Vehicle
    (Crédit : NASA)

    "La Nasa n'a simplement pas les moyens de faire tout ce qui lui est demandé aujourd'hui", n'a pas hésité à déclarer Mike Griffin devant le Sénat américain. "Pour être très clair, le principal objectif de la Nasa pour les prochaines années est de mettre au point un nouveau véhicule spatial (NDLRNDLR : le CEV) capable de voler en orbite basse et au-delà, après la mise hors service des navettes".

    Outre le développement du CEV et la préparation des missions lunaires et martiennes, l'Agence spatiale américaine s'est engagée à contribuer à l'assemblage de la Station Spatiale Internationale, en embarquant à bord de ses navettes les modules qui s'accumulent au Centre Spatial Kennedy, et à placer en orbite des modules scientifiques tels que Colombus (ESA) et Kibo (Japon). La NASA a les yeux plus gros que le ventre, et un portefeuille serré de 16 milliards de dollars qui, devant tant de projets, fond comme neige au soleil.

    Certains programmes sont menacés, voire déjà annulés, comme les expériences biologiques en microgravitémicrogravité, ainsi que le développement de systèmes nucléaires censés fournir l'énergieénergie nécessaire à l'installation d'une base permanente sur le sol lunaire.

    Une nouvelle fois, sur notre bonne vieille Terre comme dans l'espace, c'est bien l'argentargent le nerfnerf de la guerre...