Au nord du Sahara, près d’Erfoud au Maroc, des chercheurs, des professionnels du secteur spatial et des passionnés ont trouvé un terrain de jeu des plus appropriés pour tester leurs idées d’exploration humaine de la planète Mars. Explications.

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    Même si l'échéance est lointaine, de nombreuses initiatives privées et publiques préparent les premières missions humaines d'exploration de Mars, et cherchent également à promouvoir les vols habités vers Mars. Les plus visibles sont celles des agences spatiales, qui coordonnent du mieux qu'elles peuvent programmes robotiques martiens et financement d'activités de développement et de recherche.

    En parallèle, bon nombre d'instituts et de fondations privées s'affairent autour de ces deux objectifs, en finançant des études au sol. La simulation la plus connue est celle de la Mars Society et de sa station de recherche martienne dans le désertdésert de l'Utah.

    La combinaison, comme les instruments testés, sont de vrais prototypes susceptibles de déboucher sur des programmes opérationnels pour l'exploration de Mars. © ÖWF, Katja Zanella-Ku

    La combinaison, comme les instruments testés, sont de vrais prototypes susceptibles de déboucher sur des programmes opérationnels pour l'exploration de Mars. © ÖWF, Katja Zanella-Ku

    Conditions géologiques passées de Mars

    C'est également le cas du Forum autrichien de l'espace (ÖWF), qui a organisé cet hiverhiver au Maroc une simulation de mission martiennemission martienne en partenariat avec le Centre Ibn Battuta de Marrakech. L'objectif était d'élaborer des stratégies d'exploration robotiquerobotique et humaine de Mars en mettant l'accent sur la protection de la planète. On le sait moins, mais le Committee on Space Research (Cospar) a édicté des règles de protection planétaire auxquelles les acteurs de l'exploration martienne doivent se conformer. Ces règles ont été mises en place avant tout pour éviter de compromettre l'étude scientifique de la planète et de la contaminer.

    Cette simulation a été réalisée au Maroc au nord du Sahara, près d'Erfoud, sur un site dit analogue. On en recense plusieurs sur Terre, présentant certaines conditions géologiques, environnementales ou biologiques actuelles ou passées présumées de la Planète rouge. Certains sont utilisés pour apprendre comment rechercher la vie sur Mars et pour développer et tester la technologie requise pour le faire. D'autres le sont pour préparer les futures missions habitées.

    Une équipe hongroise et son prototype de rover lunaire en course pour gagner le Google Lunar X Prize. © ÖWF, Katja Zanella-Ku

    Une équipe hongroise et son prototype de rover lunaire en course pour gagner le Google Lunar X Prize. © ÖWF, Katja Zanella-Ku

    Le Sahara pour simuler les déserts de Mars

    En clair, Erfoud offre d'importantes similarités avec différentes caractéristiques géologiques martiennes, ainsi qu'une grande diversité de signatures microbiologiques provenant du Paléolithique. De plus, ce site présente une topographie similaire aux déserts martiens et, du fait de sa surface importante, permet une très grande variété d'expérimentation.

    • étudier le comportement des équipements impliquant l'usage multiple d'instruments avec utilisation de la combinaison spatiale Aouda.X ou sans l'intervention humaine ;
    • tester les techniques de détection de vie et les techniques géophysiques, effectuer les tests des rovers in situ et les scénarios d'aides et de support des équipes à distance lors de situations critiques ;
    • étudier le nord du Sahara comme modèle de région identique aux déserts martiens et la vie en conditions extrêmes ;
    • servir de plateforme pour améliorer la visibilité des sciences planétaires auprès du grand public.

    En mai, un colloque doit coordonner l'analyse et la façon d'obtenir un retour efficace sur les grandes quantités de données recueillies lors de cette campagne.