La Chine, qui s’est dotée d’un programme spatial cohérent, a pour objectif de mieux le diversifier en prenant Mars comme prochaine cible. Cette ambition semble plausible mais les informations restent difficiles à obtenir.


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    L'orbiter chinois Yinghuo-1, une petite sonde carrée de 75 centimètres de côté et de 110 kilogrammes voyagera avec la sonde russe Phobos-Grunt, dont elle se séparera après l'insertion en orbite martienne. © Roscosmos

    L'orbiter chinois Yinghuo-1, une petite sonde carrée de 75 centimètres de côté et de 110 kilogrammes voyagera avec la sonde russe Phobos-Grunt, dont elle se séparera après l'insertion en orbite martienne. © Roscosmos

    Après une percée réussie et remarquée dans les vols habités, la mise sur pied d'un programme d’exploration de la Lune tout aussi réussi et, reconnaissons-le, cohérent, la Planète rouge semble être un objectif à sa portée. L'opacité qui entoure les activités spatiales et le contrôle des infrastructures par l'armée empêchent de vérifier ce type d'information et d'obtenir une quelconque feuille de route.

    Cela dit, si l'on se fie aux quelques informations savamment distillées auprès de journalistes locaux et diffusées sur certains sites gouvernementaux, force est de constater que les jalons d'un programme se mettent en place. À l'automneautomne 2011, le lancement à bord de la sonde russe Phobos-Grunt du petit orbiter chinois Yinghuo-1 (qui a pour objectif d'étudier Mars depuis une orbite très elliptique), peut être vu comme le coup d'envoi d'un programme beaucoup plus étoffé. Ce programme pourrait avoir comme objectifs finaux le retour d'échantillons, voire une participation à une mission habitée vers Mars, que les spécialistes occidentaux envisagent vers 2037.

    Une marche longue

    L'expérience acquise avec les deux sondes lunaires est un excellent tremplin pour concevoir des satellites capables d'atteindre Mars et de tourner autour pendant plusieurs mois, voire quelques années. Si la fenêtrefenêtre de tir de 2013 semble un objectif audacieux, celle de 2016 apparaît beaucoup plus accessible. Malgré des freins technologiques évidents, les plateformes utilisées pour le programme Chang’e, pour peu qu'elles soient adaptées aux profils des missions martiennesmissions martiennes, sont un bon point d'appui. Les points durs concernent les systèmes de communications, de propulsion, de production d'énergie, ainsi que la protection électronique et physique, qui devront être mis au niveau des exigences d'un voyage vers Mars.

    Envoyer une sonde vers Mars nécessite un lanceur avec une performance que ne semblent pas atteindre les lanceurs en service aujourd'hui. Les capacités réelles des lanceurs Long March ne sont évidemment pas connues. Pour les spécialistes, le lanceur de la dernière sonde lunaire serait incapable d'envoyer quoi que ce soit de significatif vers Mars, de sorte que la Chine doit développer une version plus puissante d'un des lanceurs de la famille Long March. La 3B, qui utilise des boostersboosters d'appoint, pourrait subir un lifting en vue d'augmenter ces performances.

    Dernier point à régler, le suivi et le contrôle de toute mission en route vers Mars, qui nécessitent de disposer d'antennes réparties autour de la Terre. Un réseau que ne possède pas la Chine, mais un accord lui permettra vraisemblablement d'utiliser les installations de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne. Pour s'exercer à ce type d'opération, la Chine projette d'envoyer la sonde Chang'e 2 sur une orbite héliocentriquehéliocentrique dès la fin de sa mission, afin de tester différents protocolesprotocoles de communications et de contrôles.