Trois Russes, un Chinois et deux Européens, dont un Français, débuteront demain la deuxième phase de l'expérience Mars 500, destinée à simuler durant 520 jours un voyage aller-retour sur la Planète rouge. L’objectif est d’obtenir un maximum d'informations sur les répercussions psychologiques et physiologiques d'une mission de longue durée dans l'espace.

au sommaire


    Mise sur pied par l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, Roscosmos, l'Académie russe des sciences et pilotée par l'Institut biomédical de Moscou (IBMP), l'expérience Mars 500 consiste à enfermer un équipage dans un simulateur spatial installé à l'IBMP. D'une superficie de 550 m³, il se compose d'un vaisseau spatial (un ensemble de modules reliés entre eux par des passages étanches) et d'un atterrisseur martien qui permettra de simuler des sorties exploratoires autour du vaisseau. Entre avril et juillet 2009, six volontaires y avaient passé trois mois. Cette fois, la durée est poussée à 520 jours, la durée d'un aller et retour sur la Planète rouge avec exploration sur place.

    Pour approcher autant que possible la réalité d'une mission vers Mars, ces volontaires auront une vie et des activités calquées sur celles des astronautes de la Station spatiale internationale : tâches de maintenance, expériences scientifiques et exercice physique seront leur lot quotidien. Sur une semaine classique de sept jours, ils bénéficieront de deux jours de repos, sauf en cas de simulation de situations particulières ou d'urgences. Bien sûr, de nombreux paramètres sont exclus de cette simulation, comme l'apesanteurapesanteur, le recyclagerecyclage de l'air, la fourniture en énergie ou encore le problème des rayons cosmiques.

    Le Français Romain Charles essaie sa combinaison qui lui permettra de simuler une sortie sur la surface de Mars. © Esa / S. Corvaja

    Le Français Romain Charles essaie sa combinaison qui lui permettra de simuler une sortie sur la surface de Mars. © Esa / S. Corvaja

    Les voyages dans l’espace sont-t-ils possibles ?

    Une des spécificités d'un vol vers Mars est l'autonomieautonomie totale de l'équipage. Une fois le voyage commencé, un demi-tour sera impossible. L'équipage sera totalement coupé du reste du monde. Il bénéficiera seulement d'un soutien par radio, mais avec un temps de transmission allant jusqu'à 40 minutes selon leur distance avec la Terre.

    Les cobayes de Mars 500 seront néanmoins surveillés en permanence depuis l'extérieur de la structure qui les hébergera. Des scientifiques et des spécialistes des vols de longue durée analyseront leur comportement, leur réaction face à l'isolement et aux différents problèmes auxquels ils feront face.

    De nombreuses autres informations seront également recueillies et serviront lors du premier vrai voyage de longue durée dans l'espace. Il est vraisemblable que cette expérience aidera à définir de nouveaux critères et procédures qui seront appliqués lors de la première mission habitée vers Mars. On pense à l'aspect médical mais également à l'évolution des relations entre les individus.

    Ces six volontaires embarqueront tous les consommables nécessaires à leur survie durant ces 520 jours (eau, nourriture, médicaments). Il leur sera donc nécessaire de gérer au mieux ces ressources car aucun approvisionnement ne sera fourni à l'équipage pendant toute la durée de l'expérience. En cas de problèmes techniques ou de maladies, par exemple, les membres de l'équipage devront agir sans aucune aide extérieure. Ils sont formés pour expérimenter des méthodes de premiers secours utilisables sans formation médicale poussée.