L’été est arrivé, et vous vous imaginez déjà vous dorer la pilule en bord de mer. Mais attention aux coups de soleil ! Le Soleil, c’est sympa, mais c’est vrai qu’il faut faire attention à sa peau. Pour éviter de cramer, on est donc nombreux et nombreuses à utiliser les crèmes solaires. Mais, ces crèmes, elles nous protègent juste des effets néfastes du Soleil ou alors elles nous empêchent carrément de prendre des couleurs ?


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    Découvrez le podcast à l’origine de cette retranscription dans Science ou Fiction. © Futura

     

     

    Avant de comprendre les mécanismes de cette fameuse crème, je vous propose qu'on regarde d'abord les détails de notre peau.

    La composition de la peau

    Elle est composée de trois couches : l'épiderme, la couche superficielle, donc celle qui est au-dessus, le derme, la couche intermédiairecouche intermédiaire, et l'hypoderme, la couche profonde. Dans ce contexte, on va surtout s'intéresser à l'épiderme, parce que c'est ici que se jouent les processus qui conduisent au bronzage. L'épiderme est un tissu composé de trois types de cellules. On a les kératinocytes, qui sont remplis de protéines qu'on appelle kératine, c'est notamment ce qu'on trouve dans les cheveux et les ongles. Oui on en a parlé dans un épisode sur les cheveux. On a également les cellules de Langerhans, qui agissent sur le système immunitairesystème immunitaire de la peau. Et enfin, celles qui nous intéressent le plus : les mélanocytes. Celles-ci produisent la mélaninemélanine, c'est elle qui est responsable de la pigmentationpigmentation de la peau. Donc vous comprenez que bronzage et mélanine sont vraisemblablement très liés, mais pas que, et on va voir pourquoi.

    Le bronzage

    La coloration brune à marron de la peau que nous donne le bronzage, se produit à cause des rayons ultraviolets, aussi appelés UV, émis par le SoleilSoleil. Ou par les lampes de bronzage qu'on retrouve en salon. Le mécanisme de ces rayons est double. D'une part, on va avoir les kératinocytes qui se multiplient, et qui vont rendre la peau plus solidesolide et moins perméable aux rayonnements. Le but étant de protéger les couches du dessous. Et d'autre part, les mélanocytesmélanocytes réagissent aussi. Leur stimulationstimulation par les UV engendre une production de mélanine, qui absorbe les UV très énergétiques pour protéger naturellement la peau. Et c'est exactement ça qui donne cette halée ou foncée. Ah ben après c'est une question de goût hein, mais le bronzage au final, c'est un signe que la peau a réagi après avoir subi une agression qui crée des dommages cellulaires. Donc, se vanter d'avoir bien bronzé pendant l'été, c'est pas si judicieux que ça au final. Parce qu'en plus, la protection qu'offre la peau pour faire face aux UV n'est pas parfaite. Le bronzage, c'est un processus assez lent, et la peau est la plus fragile lors des premières heures d'exposition. Se surexposer au soleil, et encore plus pendant l'enfance ou pour les peaux les plus claires, augmente statistiquement le risque de cancer de la peau, comme les mélanomesmélanomes

    Il existe deux types d'UV qui peuvent nous frapper : les rayons UVA et les rayons UVB. Les B ne vont pas pénétrer très profondément la peau, ils restent plutôt bloqués par l'épiderme. En ce sens, ce sont eux qui provoquent la rougeur ou les brûlures. Vous l'avez compris, les UVB sont responsables des coups de soleilcoups de soleil. Une nouvelle mélanine se forme dans la peau, et produit un bronzage qu'on va qualifier de « retardé ». Vous l'avez peut-être déjà expérimenté d'ailleurs. Vous êtes sûr ? Ça ne vous est jamais arrivé de vous être trop exposé et d'avoir pris un bon coup de soleil qui, deux ou trois jours plus tard, passe du rouge au brun ? Bon, et les UVA, quant à eux, pénètrent plus profondément la peau, et endommagent dans le même temps les fibres qui rendent notre peau souple et élastique : le collagènecollagène et l'élastineélastine. Contrairement aux UVB, ils ne vont pas créer de nouvelle mélanine, mais ils stimulent par contre la mélanine déjà présente dans la peau, en la rendant plus bronzée. Ils ne provoquent pas de brûlures, et cette fois le bronzage apparaît dans les minutes qui suivent l'exposition. Les UVA et UVB sont essentiels à notre organisme, mais attention : pas en trop grande quantité, sinon c'est un risque pour l'intégritéintégrité des cellules de notre peau ! Ah oui, et sinon, on a les UVC mais eux ils restent coincés par la couche d’ozone et ne nous parviennent pas. Heureusement, parce qu'ils sont très dangereux pour la peau et les yeuxyeux.

    La crème solaire

    Quoi qu'il en soit, c'est pour ça qu'on a inventé la crème solaire. Pour apporter une bonne protection, elle filtre justement les ultravioletsultraviolets dans une crème, lotion ou huile. Elle peut être constituée de composés organiques, qui auront le même effet que la mélanine, c'est-à-dire que la crème permettra d'absorber les rayons. Ou alors elle peut être composée de minérauxminéraux qui joueront un rôle réflecteur des UV. Bien entendu, il ne faut surtout pas se dire qu'une protection solaire, quelle qu'elle soit, bloque complètement les rayons UV. Elle ralentit simplement le processus... sans empêcher la peau de bronzer. Et si ! Elle est seulement là pour retarder le moment où les rayons UV deviendraient trop importants et provoqueraient un coup de soleil. Pour être bien efficace, la protection doit être renouvelée toutes les deux heures et ne soyez pas radin sur les quantités. Les scientifiques recommandent d'utiliser 1,3 à 2 milligrammes de crème par centimètres carré donc ne l'étalez pas en couche trop fine. Et promis, même avec les plus forts indices de protection, vous pourrez quand même prendre des couleurscouleurs. Parce que oui, même avec un indice 50, ou 50+ de protection, vous ne bloquerez pas l'intégralité des UV. D'ailleurs pour rappel, le numéro de protection est souvent accompagné de l'un des trois acronymes suivants : SPF, FPS ou IPIP. Dans les trois cas ça veut dire la même chose : indice de protection. On en trouve quatre : le plus faible entre 6 et 10, le moyen entre 15 et 25, l'indice élevé entre 30 et 50, et le très élevé, 50+.

    Ce qui est important dans tout ça, c'est de bien choisir sa protection selon votre type de peau, claire à foncée, l'indice UV de la région, et les activités que vous pratiquez sur ce lieu. Par exemple, une personne à la peau claire qui passerait du temps à faire du beach volley à la plage devrait raisonnablement prendre une crème à SPF50. L'eau reflète beaucoup le soleil donc il faudra une protection adaptée pour ne pas cramer ! Oui, enfin, attention pour autant à ne pas vous surexposer ! Cet été, ne vous contentez pas d'aller griller à la plage, emportez bien votre tube de crème solaire pour en mettre régulièrement, et hydratez-vous ! C'est important aussi quand on reste en plein cagnard.