Êtes-vous dépendant de votre smartphone ? Outil essentiel de la vie moderne, son usage excessif n'est pas sans risque. Une nouvelle étude australienne révèle que la nomophobie – peur ressentie à l'idée d'être séparé de son téléphone mobile – pourrait nuire à la santé physique et mentale et conduire à des comportements dangereux.


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    Avez-vous déjà essayé d'éteindre votre smartphone toute une journée ? Devenu indispensable à notre quotidien, le téléphone mobile présente bien évidemment de nombreux avantages à condition de ne pas en être totalement dépendant. Une nouvelle étude menée par des chercheurs australiens révèle que la nomophobie, qui se caractérise par une peur excessive d'être séparé de son téléphone mobile, serait à l'origine de comportements dangereux pour votre santé et pour celle des autres.

    Des scientifiques de l'Université Monash à Melbourne se sont intéressés à la nomophobie, contraction de l'expression anglophone « no mobile phone phobia », qui n'est autre que la crainte d'être séparé de son téléphone mobile. Une pathologie qui touche beaucoup plus de personnes que l'on ne pourrait le croire, et qui pourrait se révéler dangereuse tant sur le plan de la santé physiquephysique que mentale. 

    Une dépendance excessive à son smartphone pourrait conduire à des comportements dangereux et engendrer des risques pour la santé. © Artursfoto, Getty Images
    Une dépendance excessive à son smartphone pourrait conduire à des comportements dangereux et engendrer des risques pour la santé. © Artursfoto, Getty Images

    Une dépendance du monde moderne

    Publiée dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health, l'étude a interrogé 2.838 participants sur leurs habitudes d'utilisation, mais également sur leur attachement à leur smartphone. Conduits en Australie, pays dans lequel on compte 109,6 abonnements à la téléphonie mobile pour 100 habitants (contre 103,5 pour 100 habitants à l'échelle mondiale), ces travaux révèlent que 99,2 % des participants ont signalé une forme de nomophobie, craignant notamment de ne pas avoir leur téléphone avec eux. En détail, si plus de huit volontaires sur dix étaient atteints d'un niveau de nomophobie léger à modéré, il s'agissait d'un niveau sévère pour pas moins de 13,2 % du panel.

    Une utilisation accrue du téléphone était directement liée à un niveau élevé de nomophobie

    Les chercheurs ont observé que plus les participants étaient atteints d'un niveau élevé de nomophobie, plus ils étaient susceptibles d'avoir des comportements dangereux, voire illégaux. Ils ont notamment constaté que plus de quatre participants sur dix (43 %) passaient plus de trois heures par jour sur leur téléphone, et qu'une utilisation accrue était directement liée à un niveau élevé de nomophobie, et un risque élevé de dépendance problématique, interdite, voire dangereuse.

    Un usage excessif du smartphone qui n'est pas sans risque

    Sans surprise, les jeunes âgés de 18 à 25 ans présentaient les niveaux les plus élevés de nomophobie, tandis que les hommes étaient environ deux fois plus susceptibles d'adopter une utilisation dangereuse de leur téléphone que leurs homologues féminins. L'étude montre également que les personnes atteintes de nomophobie étaient dix fois plus susceptibles d'utiliser leur téléphone dans un lieu interdit, et quatorze fois plus susceptibles d'adopter un comportement dangereux avec leur smartphone comme le fait de l'utiliser en conduisant une voiturevoiture.

    « Nos résultats prouvent que la peur d'être sans son téléphone portable peut conduire à une utilisation problématique dépendante, interdite ou dangereuse, dont chaque facteur peut présenter des risques importants pour la santé, tels que la surutilisation, un comportement antisocial, ou une utilisation imprudente et physiquement compromettante », concluent les chercheurs.