Les 34 fragments d'ossements découverts en 2003 dans une grotte de Tianyuan à Zhoukoudian, près de Pékin, commencent à parler. Et ce qu'ils révèlent pourrait amener les paléoanthropologues à revoir la théorie de dispersion de l'homme moderne venant d'Afrique.

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    Mâchoire de l'Homme de Tianyuan.

    Mâchoire de l'Homme de Tianyuan.

    Ces fragments, qui constituent le plus ancien squelette humain d'Eurasie orientale découvert à ce jour, sont âgés de 42.000 à 38.500 ans. Et si la plus grande partie des traits morphologiques qu'ils présentent correspondent bien à l'homme moderne, d'autres caractéristiques les apparentent plutôt à des lignées plus primitives, déclare Hong Shang, co-auteur de la recherche et appartenant au service de recherche paléoanthropologique de l'académie chinoise des Sciences.

    Selon les théories les plus communément admises jusqu'à présent, une migration d'homohomo-sapiens venus d'Afrique orientale aurait envahi l'Europe et l'Asie il y a entre 65.000 et 25.000 ans, où ils auraient supplanté puis remplacé des populations autochtones plus primitives. Cette découverte démontrerait qu'il n'y aurait pas eu qu'une seule migration, et qu'il y aurait eu mélange de genres et de gènes.

    Selon l'anthropologue Erik Trinkaus, de de l'Université Washington à Saint-Louis et ses collègues, qui publient cette étude cette semaine dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, d'autres squelettes légèrement plus jeunes auraient également été découverts en Eurasie orientale, qui présentent le même mélange de caractéristiques morphologiques.

    Les scientifiques estiment aussi que le dernier squelette découvert devrait apporter de précieux renseignements sur la biologie de l'homme primitif, et permettre de reconstituer la période de transition entre cette espèceespèce et les humains modernes d'Eurasie orientale.