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    Certaines reliures de livre pouvaient être faites en peau humaine.

    Certaines reliures de livre pouvaient être faites en peau humaine.

    L'Anthropodermic bibliopegy est la pratique de la reliure de livre en peau humaine. C'est une pratique ancienne :

    Aux XVIIIe et XIXe siècles, la peau humaine servait parfois à relier les livres, en général les ouvrages médicaux. Certains médecins insistaient même pour que leurs livres soient reliés avec de la peau humaine, qui provenait souvent de criminels exécutés, en général des meurtriers. Il était d'ailleurs courant de relier les comptes-rendus de procès avec la peau du meurtrier condamné.

    En 1821, John Horwood fut pendu en place publique à Bristol trois jours après son dix-huitième anniversaire pour le meurtre d'Eliza Balsum. Il s'agissait d'une fille plus âgée qui l'obsédait et qu'il avait menacé de tuer. Eliza mourut d'une fracture du crâne après avoir été frappée par une grosse pierre lancée par Horwood. Il fut jugé et condamné à la pendaison et, après sa mort, son corps fut livré à des chirurgiens de l'hôpital de Bristol pour des cours de dissection. Un chirurgien du nom de Richard Smith se chargea de la dissection, préleva la peau d'Horwood et la tanna. Cette peau fut utilisée pour relier un livre contenant le compte-rendu du meurtre qu'il avait commis, du procès et de son exécution.

    Dans les années 1820, des immigrants irlandais du nom de William Burke et William Hare assassinèrent de nombreuses personnes à Édimbourg. À cette époque, la médecine était en plein essor et la demande en cadavres était forte. Burke et Hare ont apparemment commis leurs meurtres pour pouvoir gagner de l'argentargent en revendant les cadavres au docteur Knox, qui les utilisait pour des études anatomiques. Les deux acolytes finirent par être arrêtés mais Burke fut le seul à être poursuivi et pendu, en 1829. Après son exécution, son corps fut légué à une école de médecine. La peau de son corps servit à relier un petit carnet.