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Le VIH infecte et détruit les lymphocytes T munis du marqueur CD4, qui régulent l'ensemble du système immunitaire. Avec ce gène microbicide, le VIH est pris dans le piège des miniCD4, qui se lient à lui et l'empêchent de pénétrer dans ses cellules cibles. © Los Alamos Laboratory, Wikipédia, DP
Dans le monde entier, la communauté scientifique travaille à l'élaboration d'un vaccin contre le virus du Sida (VIH). Parallèlement, d'autres travaux visent à réduire le risque de transmission du virus par l'applicationapplication d'un gelgel microbicide sur le site même de l'exposition afin de protéger les utilisateurs lors des rapports sexuels. Cette approche est développée par le consortium européen CHAARM (Combined Highly Active Anti-Retroviral Microbicides).
Dans ce cadre, une équipe de l'Institut de biologie et de technologies de Saclay (CEA-iBiTech-S) développe depuis plusieurs années des miniprotéines qui pourraient améliorer l'efficacité de gels microbicides en bloquant l'entrée du virus dans les lymphocytes T (cellules du système immunitaire). Ces miniprotéines miment le récepteur CD4, qui constitue le point d'entrée du VIH à la surface de ces cellules. Elles peuvent ainsi tromper le virus et le piéger. Appelés miniCD4, ces peptidespeptides ont neutralisé la transmission du virus lors de tests cellulaires in vitroin vitro.
Grâce au gel microbicide, le VIH ne peut infecter les lymphocytes T chez les singes. Et chez l'Homme ? Un prochain essai clinique pourrait le dire ! © R. Dourmashkin, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
MiniCD4, gardien contre le VIH
Formulés en gels microbicides par une équipe de l'institut Galien Paris Sud, ils ont été testés pour la première fois sur un modèle primateprimate par une autre équipe au sein de l'Institut des maladies émergentes et des thérapiesthérapies innovantes (Imeti), étape incontournable avant l'accès aux phases cliniques sur l'Homme.
Six macaques femelles ont reçu une application du gel contenant 0,3 % de miniCD4. Une heure après l'application du gel, elles ont été exposées à une forte dose de virus (10 fois la dose nécessaire pour provoquer l'infection dans 50 % des cas). Cinq d'entre elles ont été totalement protégées de l'infection. Aucune trace de virus n'a été retrouvée chez ces dernières. La protection a été confirmée par une absence totale de séroconversion (les animaux ne sont ni séropositifsséropositifs, ni malades).
Ces travaux, rapportés dans le journal Plos Pathogens du 6 décembre, montrent que les peptides miniCD4 formulés dans un gel microbicide constituent une voie de préventionprévention prometteuse pour protéger efficacement l'organisme contre l'infection par le virus du Sida lors de rapports sexuels.