Le Japon pourrait propulser la médecine régénérative dans une nouvelle ère. Il ne manque que l’accord du ministère de la Santé nippon pour que des essais cliniques soient prochainement entrepris sur l’Homme contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Ce serait une première mondiale.

au sommaire


    Un comité d'éthique d'un centre hospitalier japonais a donné son accord pour des recherches cliniques de médecine régénérative au moyen de cellules souches pluripotentes induites (CSPiCSPi). Elles seraient les premières réalisées au monde.

    Ces recherches cliniques seront mises en œuvre à condition que le ministère japonais de la Santé valide la demande qui devrait être formulée le mois prochain par la Fondation pour la recherche biomédicale et l'innovation (Ibri), un centre hospitalier de Kobe.

    Elles pourraient débuter entre avril 2013 et mars 2014 et viseraient à traiter à terme une des formes de la maladie oculaireoculaire appelée dégénérescence maculairedégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), première cause de cécité des plus de 55 ans dans les pays industrialisés. Pour ce faire, les chercheurs prévoient de cultiver des cellules de la rétine et de les implanterimplanter.

    Les cellules souches pluripotentes induites, bien que conçues à partir de tissus du patient, pourraient poser quelques problèmes pour la santé, notamment du fait de la manipulation génétique qui peut endommager l'ADN. Problème que ne connaissent pas les cellules souches embryonnaires, à l'image, naturellement à un stade indifférencié. © Eugene Russo, <em>Plos One</em>, cc by 2.5

    Les cellules souches pluripotentes induites, bien que conçues à partir de tissus du patient, pourraient poser quelques problèmes pour la santé, notamment du fait de la manipulation génétique qui peut endommager l'ADN. Problème que ne connaissent pas les cellules souches embryonnaires, à l'image, naturellement à un stade indifférencié. © Eugene Russo, Plos One, cc by 2.5

    Les cellules souches pluripotentes induites, un réel espoir

    Les CSPi sont des cellules adultes que l'on a ramenées à l'état quasi embryonnaire en leur faisant de nouveau exprimer 4 gènes normalement inactifs dans les cellules adultes. Elles retrouvent ainsi une nouvelle immaturité et la capacité de se différencier dans tous les types cellulaires en fonction du milieu dans lequel elles se trouvent.

    En 2012, les chercheurs japonais Shinya Yamanaka et britannique John Gurdon ont été récompensés conjointement du prix Nobel de médecine pour avoir mis au point la méthode qui permet de reprogrammer les cellules adultes en cellules souches, un procédé clef pour l'avenir de la médecine régénérative.

    L'usage de CSPi ne pose pas de problème éthique fondamental, au contraire des cellules souches prélevées sur des embryonsembryons humains. Les travaux sur ces CSPi sont devenus une priorité de recherche au Japon où l'État a décidé de leur allouer des financements importants considérant qu'il s'agit d'un domaine extrêmement prometteur dans lequel les Nippons devraient prendre une longueur d'avance.