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Depuis le début les années 1990, les recherches se multiplient sur les cellules souches, et avec elles les promesses de nouvelles thérapies. Cependant, les cellules souches ne se laissent pas manipuler facilement, et les avancées ne sont pas toujours au rendez-vous. Des chercheurs du Massachusetts General Hospital Center for Regenerative Medicine (MGH-CRMCRM) et le Harvard Stem Cell Institute ont mis au point une technique qui facilite la manipulation des cellules souches humaines.
Il existe deux types de cellules souches : les cellules souches embryonnaires (CSE) provenant des tissus embryonnaires et qui sont donc naturellement pluripotentes, et les cellules souches provenant de cellules adultes déjà différenciées redevenues pluripotentes (CSPiCSPi) grâce à leur culture dans un milieu contenant des facteurs de croissance adaptés.
D'un point de vue éthique les CSPi posent moins de problèmes puisqu'elles ne dérivent pas d'embryons. Par ailleurs, le traitement d'un patient par des CSPi issues de ses propres cellules ne provoquerait pas la panique de son système immunitaire. Bref, les CSPi humaines obtenues en 2007 sont une belle avancée dans le domaine.
Colonie de cellules souches embryonnaires humaines. © Inserm
Vers la création de lignées stables
Pourtant elles n'en restent pas moins difficilement manipulables. En effet, alors que les cellules souches de souris se prêtent bien aux exigences de la recherche grâce à leur multiplication rapide, à leur capacité à former des tissus en trois dimensions et au fait qu'on puisse aisément modifier ou insérer un gènegène afin de l'étudier, les cellules humaines sont beaucoup plus réticentes.
Afin de parvenir à une meilleure prise en main des CSPi humaines, les chercheurs ont cherché une parade et pensent l'avoir trouvée. Leur méthode consiste à forcer l'expression de cinq gènes (Oct4, Sox2, Klf4, cMyc, et Nanog)), ce qui rend les cellules souches sensibles au facteur de croissancefacteur de croissance LIF (leukemia inhibitory factor) utilisé dans la culture des CSE murines. Ainsi, l'association des 5 gènes et du LIF rend les cellules morphologiquement, biologiquement et fonctionnellement comparables aux cellules souches de souris. Ces cellules reprogrammées nommées CSPi hLR5 peuvent alors être facilement génétiquement modifiées pour créer des lignées de cellules souches stables faciles à étudier.
Niels Geijsen, professeur assistant au Harvard Medical School et responsable de ces travaux est confiant pour l'avenir des cellules souches : ces lignées cellulaires seront un outil précieux pour la « recherche future, le développement de médicaments et peut-être un jour pour les thérapies géniquesthérapies géniques basées sur les cellules souches ».