Suite à l'identification du virus du Nil dans le sud de la France, l'institut de veille sanitaire (INVS) a placé vendredi en état d'alerte les hôpitaux du sud de la France, le réseau européen des maladies transmissibles ainsi que le réseau régional de surveillance épidémiologique. C'est la première fois que ce virus est identifié sur le territoire Français depuis 1964 où il avait fait une brève apparition. En revanche cela fait 5 ans qu'il est apparu aux Etats-Unis, il a infecté 6657 personnes, provoquant la mort de plus de 400 d'entre elles.

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    Image en microscopie électronique du virus du Nil occidental.

    Image en microscopie électronique du virus du Nil occidental.

    Comme nous vous l'expliquions il y a deux mois, dans notre article vous présentant le virus ainsi que les symptômes qu'il occasionne, le virus du Nil fait partie de la famille des Flaviviridae. Il est transmis aux hommes par les moustiquesmoustiques ayant préalablement piqué un animal infecté. Le réservoir naturel de ce virus semble être les oiseaux, mais aucun cas de transmission entre homme n'a été répertorié. Ce virus est très répandu en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, mais il n'a fait son apparition aux Etats-Unis qu'en 1999.

    Les autorités américaines ont tenté différentes stratégies pour éradiquer le moustique vecteur du virus, notamment en pulvérisant massivement des insecticidesinsecticides pour tuer les larveslarves de moustique. Malheureusement cette stratégie a totalement échoué. Apparu initialement à New-York, en 2002 le virus était recensé dans plus des 2/3 du pays, cette année l'ensemble du territoire est touché. Les spécialistes pensent que cette progression extrêmement rapide aurait été favorisée par une succession d'étés chauds, permettant aux moustiques de fortement se multiplier.

    La France touchée à son tour ?

    En septembre les autorités sanitaires françaises ont détecté un cas probable d'infection humaine au virus du Nil dans le Var. Le malade présentant une encéphalite, ainsi que des anticorps réagissant avec les protéines virales provenant du virus. Cette personne n'a pas développé la forme la plus sérieuse de la maladie et a donc guéri spontanément. Bien que cette personne ait aussi voyagé en Espagne, les autorités favorisent l'hypothèse d'une contaminationcontamination sur le sol français, car un cheval a été diagnostiqué comme infecté par le virus du Nil dans le même département. Depuis la découverte en 2000 de chevaux infectés par le virus, un réseau de surveillance a été mis en place. Cependant, les épidémiologistes indiquent que ces réseaux n'ont pas permis de prévoir les deux cas recensés récemment. Il est donc urgent de mener des études sur le terrain, afin de déterminer si ces deux contaminations sont anecdotiques, ou si elles ne représentent que la surface de l'iceberg. Ainsi, une recherche du virus sera effectuée sur toutes les personnes ayant souffert d'encéphalite inexpliquée durant ces derniers mois. D'après ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis, nous savons qu'une fois le virus installé, il devient impossible de l'éradiquer car cela reviendrait à vouloir détruire tous les moustiques et leurs larves. C'est pourquoi il est essentiel d'agir le plus vite possible.

    En attendant les résultats, il est important de se protéger autant que possible des piqûres de moustiques. Les premiers conseils consistent à ne pas s'exposer à l'extérieur à la tombée de la nuit, vider tous les lieux où il y a de l'eau stagnante, et équiper ses fenêtresfenêtres de moustiquaires. Il est aussi possible d'utiliser des répulsifs. Cependant, il est important de garder à l'esprit qu'avec un seul cas humain répertorié à ce jour, l'hypothèse d'une présence massive du virus du Nil dans le Var est tout de même peu probable.