Le port du masque est aujourd'hui une obligation dans les transports en commun, les entreprises, les boutiques... mais suffit-il à se protéger de la Covid-19 ? Des chercheurs américains se sont penchés sur la question et ont testé l'efficacité de différents types de masques de protection lors d'interactions humaines en face à face.


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    Porter un masque de protection, c'est bien, mais si ce geste barrière n'est pas accompagné d'une distanciation physiquephysique, il demeure insuffisant pour se protéger de la Covid-19. C'est ce que révèle une nouvelle étude menée par des chercheurs américains, qui ont testé l'efficacité de plusieurs types de masque en face à face. 

    L'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS) préconise de porter un masque que l'on soit symptomatique ou asymptomatique, mais également de maintenir une certaine distance physique dans les lieux publics. Une chose plus facile à dire qu'à faire dans certaines circonstances, comme les transports publics, les écoles ou les magasins. Une équipe de chercheurs américains s'est donc intéressée à ces situations plus fréquentes qu'il n'y paraît, testant l'efficacité de cinq masques différents face à des éternuements ou une quinte de toux en face à face.

    Dans les transports en commun, masque et distanciation physique, deux mesures indispensables. © New Africa, Adobe Stock
    Dans les transports en commun, masque et distanciation physique, deux mesures indispensables. © New Africa, Adobe Stock

    Questions posées sur l'efficacité du masque

    Publiés dans la revue scientifique Physics of Fluids, leurs travaux ont permis d'analyser l'efficacité de cinq types de masques parfaitement ajustés sur le porteur, dont le N95, le masque chirurgical, ou encore plusieurs sortes de masques en tissu, grâce à la vélocimétrie par images de particules. Verdict, les chercheurs ont observé une fuite des gouttelettes en suspension projetées lors d'une toux ou d'éternuements avec tous les masques de protection, à l'exception du N95, et ce dans les deux configurations qui nous concernent au quotidien, à savoir lorsqu'une personne sensible porteporte un masque pour se protéger et lorsqu'une personne porteuse du virus porte un masque pour en limiter la propagation.

    Pour limiter le risque de transmission : respecter la distanciation physique

    Lorsqu'ils se sont intéressés au nombre de particules virales projetées, les chercheurs ont découvert que les masques ne protégeaient pas les personnes sensibles contre le virus lors d'interactions humaines en face à face ou frontales. Plus en détail, si chacun des masques testés a permis de réduire le nombre de gouttelettes projetées, ils n'ont pas été suffisants pour en filtrer l'intégralité et ainsi enrayer le risque de transmission de la maladie, et ce à des distances de moins de six pieds (1,828 mètre).

    Un masque aide certainement, mais si les gens sont très proches les uns des autres, il y a encore un risque

    Les chercheurs précisent que sans une telle distance, les pourcentages de gouttelettes non filtrées peuvent être suffisants pour rendre quelqu'un malade, notamment si une personne porteuse du virus éternue ou tousse à plusieurs reprises. « Un masque aide certainement, mais si les gens sont très proches les uns des autres, il y a encore un risque de propager ou de contracter le virus. Ce ne sont pas seulement les masques qui assurent cette protection. C'est à la fois les masques et la distanciation », conclut Krishna Kota, professeure à l'université d'État du Nouveau-Mexique et coauteure de l'étude.