On savait déjà que les bébés préfèrent que les adultes leur parlent avec une voix haut perchée plutôt qu’avec une voix normale. Mais ils sont encore plus intéressés par les vocalises des autres bébés.

au sommaire


    Vous essayez d'imiter la voix de bébé pour attirer son attention ? Vous ne pourrez jamais faire aussi bien qu'un vrai bébé, à cause de votre morphologie ! C'est ce que montrent des chercheurs de l'université de Québec qui ont présenté leurs travaux au congrès de l'Acoustical Society of America le 9 mai dernier.

    Les scientifiques ont utilisé un synthétiseur vocal pour émettre des voyelles dont la hauteur et la résonancerésonance correspondaient à celles qui seraient prononcées par des appareils vocaux de différentes tailles : soit par une femme adulte, soit par un bébé. Selon comment les bébés tournaient la tête à l'écoute de ces sons, les chercheurs en ont déduit quels étaient ceux qui les intéressaient le plus. Résultat : les bébés de cinq mois écoutaient les voyelles pendant un temps 40 % plus long quand elles étaient prononcées par des bébés plutôt que par des voix adultes.

    L’apprentissage du langage commence avant le babillage

    Le fait d'entendre d'autres bébés pourraient stimuler le jeune enfant à produire plus de vocalises, ce qui serait une première étape avant le babillage. Lorsque le bébé commence à babiller, il se met à répéter des syllabes : « bababa », « tatata », etc., ce qui l'amène souvent à prononcer « maman » ou « papa » dans ses premiers mots. Or, dans The Conversation, Catherine Laing, de l'université de Cardiff, explique qu'un babillage précoce peut être le signe d'une acquisition précoce du langage, et d'un meilleur vocabulaire dans les premières années de la vie.

    La préférence innée des bébés pour les vocalises qu'ils produisent serait donc une étape importante dans l'apprentissage du langage qui commencerait bien avant le babillage, quand le bébé émet ses premiers sons. Cette étude nous apprend aussi que bébé n'apprend pas seulement à parler en écoutant les adultes, mais en s'écoutant, lui. Pour autant, cela ne doit pas empêcher les parents à continuer à « parler-bébé »...