Découvert en décembre 2000, lors d'une expédition de la National Science Foundation avec le navire Atlantis sur un massif montagneux situé sur la fameuse dorsale médio-océanique du milieu de l'Atlantique nord, le champ de cheminées hydrothermales baptisé The Lost City (La cité perdue) diffère sensiblement de ceux possédant les célèbres fumeurs noirs découverts en 1977. D’autres expéditions suivirent, notamment en 2003, puis en 2005 avec le sous-marin DSV Alvin.
Les évents de The Lost City résultent des réactions entre l'eau de mer et la péridotite du manteau supérieur. Un processus connu sous le nom de serpentinisation se produit alors, et c'est la chaleur libérée par celui-ci qui élève la température de l'eau sortant des évents. Il en résulte des fluides riches en hydrogène et en méthane, fortement alcalins (pH 9 à 11), avec des températures allant de 40 à 90 °C. Le champ de Lost City, impressionnant, compte environ 30 cheminées de carbonate de calcium de 30 à 60 mètres de hauteur. Ces structures sont d'ailleurs très similaires en composition aux travertins de Yellowstone.
The Lost City, des cheminées âgées de 30.000 ans
On atteint donc des hauteurs largement supérieures à celles des champs de fumeurs noirs, mais des températures moins élevées, et un pH fortement basique. De plus, contrairement à ces derniers, les évents de Lost City ne crachent que de faibles quantités de gaz carbonique, de métaux et de sulfures. C'est d'ailleurs la présence de minéraux riches en fer et en sulfures métalliques qui donne sa teinte à l'eau sortant des fumeurs noirs. Les datations conduites à l'aide d'isotopes d'oxygène, de carbone et de strontium indiquent que certaines des cheminées sont âgées de 30.000 ans, ce qui là aussi contraste avec les cheminées des fumeurs noirs, beaucoup plus éphémères.