Les léopards des neiges sont des animaux secrets peuplant notamment les hautes montagnes mongoles. Après plusieurs années d’efforts, deux tanières abritant chacune une mère et ses petits ont enfin été localisées par des membres de l'association Panthera. De belles images de bébés léopards sauvages ont été prises, une première.

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    Il existe des espèces animales que l'on croit parfaitement connaître, jusqu'à ce que l'on se rende compte que les informations proviennent partiellement d'études réalisées dans des zoos. Le doute peut alors s'installer. Les comportements en captivité sont-ils par exemple les mêmes que dans le monde sauvage ?

    Les léopards des neiges, aussi appelés fantômes des montagnes, peuplent des vallées isolées de l'Altaï, de la Sibérie centrale et de la Mongolie, entre 3.000 et 5.400 m d'altitude. Cette espèce discrète serait en danger selon les critères de l'UICNUICN. Elle est en effet fort prisée sur les marchés des animaux sauvages et de la fourrure. Seuls 3.500 à 7.000 félins au pelage gris tacheté de points noirs vivraient encore à l'état sauvage.

    Cette photographie a été prise, chose exceptionnelle, à l'intérieur d'une tanière de léopard des neiges <em>Panthera uncia </em>en Mongolie. Ces deux jeunes vont maintenant faire l'objet d'un suivi à distance. Un adulte pèse entre 35 et 55 kg et peut atteindre une hauteur comprise entre 90 et 130 cm. © Panthera et <em>Snow Leopard Trust</em>

    Cette photographie a été prise, chose exceptionnelle, à l'intérieur d'une tanière de léopard des neiges Panthera uncia en Mongolie. Ces deux jeunes vont maintenant faire l'objet d'un suivi à distance. Un adulte pèse entre 35 et 55 kg et peut atteindre une hauteur comprise entre 90 et 130 cm. © Panthera et Snow Leopard Trust

    De nombreuses informations sont disponibles sur leur mode de vie, mais pas sur leur reproduction. Un grand pas a été franchi en juillet dernier par des scientifiques des associations Panthera et Snow Leopard Trust (SLT). Après plusieurs années de recherches, deux tanières peuplées par des mères et leurs jeunes ont enfin été localisées. Pour la première fois, des bébés léopards des neiges sauvages ont été filmés et photographiés dans leur milieu naturel dès leur plus jeune âge.

    Pour une meilleure efficacité des programmes de conservation

    Les découvertes ont été faites dans les montagnes Tosts dans le sud de la Mongolie. Une mère aurait notamment trouvé refuge dans un abri construit par l'Homme, en réalité une cavité naturelle fermée par un murmur de pierres. En insérant une caméra montée sur une perche dans la tanière, les scientifiques ont eu la surprise de découvrir deux petits. Une fois la maman partie à la chasse, les jeunes ont été mesurés, pesés puis photographiés. Des puces électroniques de la taille d'un grain de riz leur ont également été injectées. Elles permettront de les identifier avec précision dans le futur, y compris à l'âge adulte. La mère a ensuite été observée durant plusieurs jours, l'objectif étant de s'assurer que l'intervention humaine n'avait pas changé son comportement vis-à-vis de sa progéniture.


    Un jeune léopard des neiges passe à la pesée. Les scientifiques sont dans sa tanière. © Panthera et Snow Leopard Trust

    Grâce aux données récoltées et au suivi mis en place, notamment par la pose de caméras, les chercheurs espèrent en apprendre plus sur de nombreux points. La taille et les critères que doit réunir une tanière vont pouvoir être déterminés, tout comme le temps pris par les jeunes avant de sortir accompagner leur mère à la chasse puis de définitivement quitter le coconcocon familial, par exemple. Leur chance de survie jusqu'à l'âge adulte va aussi pouvoir être estimée. Ce paramètre est important pour bien comprendre l'état de santé de l'espèce et, à partir de là, entreprendre les bons efforts de conservation. Tous ces résultats pourront alors être comparés aux données récoltées dans les zoos.

    Les informations scientifiques ne sont pas encore disponibles, mais nous pouvons d'ores et déjà contempler des magnifiques images et la vidéo, transmises à Futura-Sciences.