En étudiant la quantité de muons, des chercheurs indiens ont pu estimer la tension électrique d’un orage survenu en 2014, dix fois supérieure à celles observées avec les moyens habituels.
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1,3 milliard de voltsvolts : c'est la tension impressionnante mesurée lors d'un orage survenu le 1er décembre 2014 par des chercheurs indiens. À titre de comparaison, la différence de potentiel électrique entre les deux points d'un éclair va d'habitude jusqu'à 100 millions de volts maximum. Mais alors, comment une telle tension a pu être estimée ? La plupart du temps, les éclairs sont étudiés à l'aide de ballons ou de drones, ce qui limite la mesure à une partie du nuage orageux.
Capter le flux de muons
Les chercheurs, dont les explications ont été publiées dans la revue Physical Review Letters le 15 mars, ont eux utilisé les données du télescope Grapes-3, situé à Ooty en Inde qui mesure les particules à haute énergieénergie de rayons cosmiquesrayons cosmiques. Il détecte en particulier les muonsmuons, des particules chargées négativement comme les électronsélectrons mais 200 fois plus lourdes. Lors d'un orage, le flux de muons capté par le télescopetélescope est ralenti par le champ électriquechamp électrique du nuage et on peut ainsi estimer la différence de potentiel électrique de ce dernier.
Lors de l'orage du 1er décembre 2014, le télescope a enregistré une chute de 2 % de la quantité de muons, soit, d'après les calculs des chercheurs, un potentiel électrique de 1,3 milliard de volts et une puissance de 2 milliards de wattswatts, l'équivalent de deux réacteurs nucléaires moyens. Si de telles tensions étaient confirmées, elles pourraient expliquer le phénomène des TGF (Terrestrial Gamma Flashes)), des flashsflashs de rayons gammarayons gamma terrestres comparables aux émissionsémissions cosmiques observés durant les orages et dont l'énergie peut atteindre les 100 MeV.