Entre mer et montagne, la ville de Saint-Raphaël jouit d'une situation géographique exceptionnelle. La beauté des paysages varois ne se limite pas à ce que l'on voit hors de l'eau. Le talentueux photographe et plongeur sous-marin Nicolas Barraqué a voulu nous faire connaître une autre facette de la région. À travers une exposition réalisée en collaboration avec la mairie de Saint-Raphaël, il nous fait découvrir la faune et la flore des fonds marins raphaëlois. Futura-Sciences vous invite à contempler ces images.
La posidonie, le jardin de la Méditerranée La posidonie, ou Posidonia oceanica, tire son nom de Poséidon, dieu grec de la mer. Elle pousse sur les fonds entre la surface et 40 m de profondeur, et forme de vastes herbiers qui constituent l’écosystème majeur de la Méditerranée. Ces herbiers sont un lieu de frai et de « nurserie » pour de nombreuses espèces animales, et représentent une source de nourriture pour d’autres. La posidonie permet aussi de fixer les fonds marins grâce à l’entrelacement de ses rhizomes. Ceux-ci s’empilent d’une année sur l’autre, et contribuent à augmenter progressivement le niveau du fond (environ un mètre par siècle). Malheureusement, cette plante est aujourd’hui menacée par la pollution des rivages. © Nicolas Barraqué
Le spirographe, un ver à panache Le spirographe, ou Sabella spallanzanii, est le plus grand ver tubicole de Méditerranée. Il peut atteindre 40 cm de long. Son corps est situé dans un tube mou composé de mucus et de sable. Depuis la bouche de l’animal, de nombreux filaments colorés se déploient en couronne tentaculaire d’un diamètre de 10 à 15 cm. Dès que l’on s’approche de lui, il se rétracte pour ne ressortir que quelques minutes plus tard. Il se nourrit du plancton porté par les courants qu’il filtre avec son panache. On le rencontre jusqu’à 40 m de fond. © Nicolas Barraqué
Des gorgones rouges étincelantes Les gorgones rouges, ou Paramuricea clavata, se rencontrent de 20 à 100 m de profondeur. Souvent fixées sur les tombants, les ramifications colonisées de polypes filtrent l’eau au gré du courant pour capturer les micro-organismes en suspension. En juin et en juillet, quand la température augmente et en synchronisation avec la pleine lune, les colonies femelles relâchent les œufs dans un mucus. © Nicolas Barraqué
La langouste aux longues antennes Les langoustes forment la famille des palinuridés. Ce sont de grands crustacés décapodes caractérisés par un corps allongé, de longues antennes épineuses et l’absence de pinces. Les langoustes fréquentent en général les fonds rocheux, où elles peuvent trouver des abris. Elles se meuvent en marchant à l’aide de leurs pattes, mais peuvent aussi nager en se propulsant en arrière par de violentes contractions de l’abdomen. © Nicolas Barraqué
La girelle-paon multicolore La girelle-paon, ou Thalassoma pavo, est un poisson aux couleurs éclatantes. Elle possède un museau pointu, de grandes lèvres et une queue en forme de lyre. Son corps allongé prend différentes couleurs. Chez la femelle, le dos est jaune orangé avec une tache noire, et est hachuré de quatre à six bandes bleu ciel. Le ventre est jaune vif. Chez le mâle, le corps est plutôt vert, avec une large bande transversale bleue et mauve. Cette espèce évolue en groupe ou seule sur les fonds rocheux, les tombants et parfois dans les herbiers. © Nicolas Barraqué
L’oursin, le hérisson des mers Les oursins se déplacent lentement en utilisant leurs épines mobiles et leurs podia, des petits tubes situés entre les épines, remplis d’eau et qui font ventouse à leur extrémité. Ils raclent et déchiquettent les végétaux qui tapissent le fond de la mer à l’aide de leur bouche munie de mâchoires spéciales. Cet appareil masticateur, également appelé lanterne d’Aristote, est composé de cinq dents capables de creuser une roche tendre. © Nicolas Barraqué
La baudroie, spécialiste du camouflage La baudroie peut atteindre deux mètres de long, et est une spécialiste du camouflage. Son énorme tête est surmontée d’un leurre pour attirer ses proies. Ce poisson est parfois également appelé lotte, mais ne doit pas être confondu avec la lotte de rivière. © Nicolas Barraqué
Le poulpe joueur Le poulpe commun, ou Octopus vulgaris, est un animal assez répandu dans la baie de Saint-Raphaël. Il peut atteindre un mètre, voire le double lorsqu’il déploie ses tentacules, mais les plongeurs de Méditerranée croisent plutôt des individus de 30 cm de long. Le poulpe commun peut se promener jusqu’à 100 m de fond. © Nicolas Barraqué
Un bouquet d’anémones jaunes L’anémone jaune, ou Parazoanthus axinellae, est une espèce d’anémones de mer qui forme des colonies. Les polypes mesurent de l’ordre du centimètre et peuvent recouvrir plusieurs décimètres carrés. Cette anémone tire son nom du fait qu’elle peut vivre fixée sur les spongiaires Axinella. Cette interaction lui est bénéfique, mais elle est neutre pour son hôte. © Nicolas Barraqué
La grande rascasse rouge, un poisson nocturne Le chapon, encore appelé grande rascasse rouge ou Scorpaena scrofa, peut atteindre 40 cm de long. Il vit dans la roche, où il reste immobile et camouflé grâce à son mimétisme. Les chapons sont toujours prêts à saisir une proie qui passe trop près de leur grande bouche. Ils ont des périodes d’activité diurne avec peu de déplacements, mais sont plus actifs la nuit, au cours de laquelle ils absorbent le maximum de leur nourriture. © Nicolas Barraqué
La murène, un serpent-poisson La murène commune, ou Muraena helena, est reconnaissable à son long corps serpentiforme, pouvant atteindre 1,5 m. Elle est généralement de couleur brun violacé avec des marbrures blanches et jaunes, ne possède pas d’écailles et est recouverte d’un mucus. Elle n’a pas de nageoires pelviennes et ventrales. Ses nageoires anales et dorsales se sont transformées en une longue nageoire caudale. © Nicolas Barraqué
Les clochettes des clavelines Une colonie de clavelines ressemble à un véritable bouquet de clochettes transparentes et gélatineuses. Les individus, bien que de petite taille et rassemblés à la base, se distinguent aisément et mettent à nu leurs organes internes. Ils se développent sur des substrats rocheux, comme les parois, les pierres ou les coquilles. © Nicolas Barraqué
La mystérieuse île d’Or Située à l’est de Saint-Raphaël face au cap du Dramont, l’île d’Or bénéficie de fonds sous-marins exceptionnels. Cet îlot, composé de rochers roux caractéristiques de l’Estérel, est surmonté d’une tour de style médiéval, mais moderne. Selon la légende, elle aurait inspiré Hergé pour l’album de Tintin L’île noire. © Nicolas Barraqué
Le cantonnement de pêche du cap Roux Dans un souci de protection de la zone marine du littoral, la prud’homie de pêche et la commune de Saint-Raphaël ont instauré un projet de cantonnement de pêche dans la zone du cap Roux, située à l’est de la ville de Saint-Raphaël. Dans le même temps, le Laboratoire environnement marin littoral de l’université de Nice-Sophia Antipolis a entrepris un suivi scientifique de ce cantonnement. Les premiers résultats sont très positifs. © Nicolas Barraqué
Le littoral varois est particulièrement propice à la plongée sous-marine. Eau limpide, diversité du relief, biodiversité et épaves, tout invite à d'inoubliables promenades aquatiques. L'exposition photo « Un jardin sous la mer » dévoile cette richesse.
Le diaporama présente les espèces subaquatiques les plus emblématiques de la région. Les poissons et crustacés évoluent au milieu des posidonies, un maillon essentiel de la vie marine. Très répandue en Méditerranée, cette plante aquatique forme de vastes prairies et offre un abri confortable à de nombreuses espèces telles que mérous, oursins, poulpes, langoustes, rascasses et murènes. Au large, l'île d'Or et le Lion de mer sont entourés par des tombants, des pyramides et des grottes tapissées de coraux et de gorgones rouge éclatant.
Avec cette exposition, la ville de Saint-Raphaël veut également montrer son engagement dans la préservation de cette biodiversité sous-marine. Le cantonnement de pêche du cap Roux, initié par ville afin de protéger son littoral, en est un bon exemple.
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