Quelques minutes après la mise en place d'une alerte rouge aux orages sur le nord-est de la France ce mardi après-midi, des grêlons de 10 centimètres sont tombés dans la Loire. À l'origine du phénomène, un amas d'orages extrêmement violents qui a fini par former un système orageux gigantesque étalé sur six pays. Comment un orage aussi monstrueux a-t-il pu se former ?


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    La journée du mardi 11 juillet a été historique en alerte météométéo : Météo France a déclenché, pour la première fois, une vigilance de niveau rouge pour le risque orageux sur cinq départements du nord-est de la France : le Haut-Rhin, le Doubs, la Haute-Saône, le Jura et le Territoire de Belfort.

    La première alerte par SMS envoyée à la population

    Deux jours avant, les modèles météo avaient déjà commencé à s'affoler en prévoyant un risque d'orages ultra-violents entre cette partie de la France et la Suisse. Quelques heures avant, l'observatoire français des orages et tornades Keraunos avait placé le nord-est du pays en risque de « niveau extrême », un niveau seulement déclenché cinq fois en 15 ans. La crainte était d'assister à un derecho, une ligne d'orages ultra-violents capables de générer des rafales de vent destructrices à plus de 150 km/h.

    Pour la première fois en France, l'alerte du système FR-ALERT a été déclenchée : les habitants des zones concernées ont tous reçu un message à 17 h 29 sur leur téléphone portable leur demandant de rester chez eux et de fermer portesportes et volets.

    Les orages ont fusionné pour former un système gigantesque

    Que s'est-il passé ? De multiples supercellules se sont formées à l'est du pays, une catégorie d'orages ultra-violents. La puissance des orages a sans doute été exacerbée par la forte chaleurchaleur présente à l'est : 40,3 °C à Sallanches, en Haute-Savoie, et 39,4 °C à Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône.

    Mais, en fin d'après-midi-début de soirée, toutes les cellules orageuses ont fini par s'agglutiner pour former un système orageux absolument gigantesque, comme le montrent les images satellitaires. Cette massemasse blanche s'est étalée sur six pays : la France, la Suisse, le Luxembourg, l'Italie, l'Autriche et la République tchèque.

    Son envergure totale a atteint plus de 200 000 km2. Au final, plus que le vent, c'est la grêle qui a marqué cette journée : des grêlons de 8 à 10 centimètres sont tombés dans plusieurs villages de l'Allier et de la Loire, et d'autres chutes de grêle (de moins grande taille, mais tout de même remarquables) dans la Nièvre, la Saône-et-Loire, et le Rhône.

    Le vent a été fort (109 km/h à Dijon, Mulhouse et Belfort) mais pas autant qu'attendu. Les orages n'ont finalement pas formé de ligne (le derecho) mais se sont éparpillés avant de former cette immense masse orageuse. Les dégâts ont été significatifs, comme à Dijon où dans le centre-ville, le faux plafondfaux plafond d'un supermarché s'est écroulé.

    La foudre a déclenché des incendies dans certaines cultures et habitations.

    Un risque extrême bien prévu, mais heureusement moins catastrophique

    La situation météo de ce mardi montre bien la difficulté de prévoir avec précision les orages : le risque très fort a bien été prévu, tout comme le risque de grêlons géants (de plus de cinq centimètres), mais les rafales de vent ont été moins fortes que pensé.

    Le déclenchement d'une alerte rouge a évité une catastrophe plus grave, sachant que des grêlons de 8 à 10 centimètres, et des rafales à 100 km/h, auraient pu faire des victimes, spécialement dans les campings.