La Convention de Bali sur l’environnement s’achève sur un consensus un peu mou mais réel. Les Etats-Unis ont levé leurs objections et l’essentiel a été sauvé, ouvrant deux années de négociations mondiales avant le protocole d’action qui sera défini en 2009.

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    Elévation de la température moyenne du globe entre 1860 et 2000. Les droites colorées indiquent les tendances pour des périodes différentes : rouge, 150 ans ; bleue, 100 ans ; orange, 50 ans ; jaune, 25 ans. © Giec

    Elévation de la température moyenne du globe entre 1860 et 2000. Les droites colorées indiquent les tendances pour des périodes différentes : rouge, 150 ans ; bleue, 100 ans ; orange, 50 ans ; jaune, 25 ans. © Giec

    C'est l'histoire de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. Après l'accord minimaliste obtenu par les quelque 190 nations réunies à Bali, on peut se sentir pessimiste sur l'avenir de la protection de l'environnement. Les engagements ne vont pas loin et le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est déplacé en annexe, une position un peu humiliante pour une organisation récompensée par un prix Nobel de la Paix en même temps que Al Gore.

    Mais le compromis est bien là et les négociations internationales sont désormais lancées, qui aboutiront à Copenhague en 2009 à un protocoleprotocole prenant la suite de celui de Kyoto, en vigueur jusqu'en 2012.

    Cette fois, les Etats-Unis (qui avaient refusé Kyoto) seront de la partie. Les discussions ont été âpres et l'accord final a longtemps été menacé. Les Etats-Unis, le Canada et le Japon refusaient les engagements sur des objectifs chiffrés, acceptés par les Européens. Jusqu'au dernier moment (vendredi 14 décembre), la délégation américaine annonçait ne pas pouvoir signer le texte final.

    Les discussions auraient dû être closes ce vendredi soir mais elles se sont prolongées toute la nuit, jusqu'à samedi matin, épuisant ses participants. Dans la matinée, un délégué chinois accuse les responsables des négociations de laisser se dérouler des discussions parallèles. A la tribune, Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention de Bali et donc directement visé, ne peut retenir ses larmeslarmes... Mais plus tard, Paula Dobriansky, responsable de la délégation des Etats-Unis, qui se retrouvent isolés dans leur refus, annonce finalement, sous les acclamations : « Nous allons avancer et nous associer au consensus ».

    Un débat mondial désormais inévitable

    Certes, il n'y aura pas d'objectifs chiffrés mais ceux-ci figurent bien dans le rapport du Giec. Même installé en annexe, il est bien là et contient de nombreux chiffres, y compris des préconisations sur les valeurs à atteindre pour les émissionsémissions de gaz à effet de serre (GES). Selon les experts du Giec, pour limiter l'augmentation de température moyenne du globe à 2 °C en 2100 (par rapport à l'année de référence 1990), l'humanité devra réduire sa production de GES de 50 à 85 % d'ici à 2050. L'Union européenne s'est déjà engagée à réduire ses émissions de 20 % d'ici à 2020.

    L'accord de Bali ne changera pas la face du monde mais lance deux années de négociations. La plupart des nations de la planète, riches ou pauvres, réticentes ou non à des actions concrètes, sont désormais contraintes de discuter de ce sujet autour de la même table...