Dans la zone tropicale, le climat est régi par les contrastes de température et d`humidité entre les océans et les masses continentales qui génèrent le phénomène de mousson, à l`origine des précipitations arrosant ces régions.

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    Image du Sahel

    Image du Sahel

    Des trois grands systèmes de mousson existants (mousson indienne, africaine et sud-américaine), le système africain est celui qui a subi les plus fortes perturbations au cours des cinquante dernières années. L'Afrique de l'ouest a ainsi connu depuis la fin des années 60 la sécheresse la plus importante et la plus continue, le déficit pluviométrique pouvant atteindre 50% sur certaines parties du Sahel. Cette sécheresse a eu des conséquences importantes et parfois dramatiques pour les populations, entraînant un appauvrissement général : diminution des ressources en eau, baisse du rendement des cultures, réduction du cheptel, déficit de remplissage des barrages. Ce phénomène est-il irréversible ? Préfigure-t-il des modifications profondes du système climatique mondial liées en particulier aux rejets des gaz à effet de serre.

    Pour répondre à ces questions, il importe de bien comprendre les différents mécanismes qui régissent la mousson ouest-africaine, sa variabilité et son impact sur le cycle hydrologique. La réunion de Niamey a permis de faire le point sur les dernières avancées scientifiques en la matièrematière et de déterminer les questions majeures qui doivent encore être traitées. Le programme AMMA lancé à cette occasion comprendra un volet important d'observations spécifiques dans différents domaines : physiquephysique et chimiechimie de l'atmosphère, cycle hydrologique, dynamique des écosystèmes sahéliens et soudaniens. AMMA cherchera à déterminer l'impact sur le climatclimat d`une part, de l`élévation de la température de l`océan sub-tropical au cours des cinquante dernières années, et d`autre part, de l`évolution profonde de la végétation ouest-africaine (la forêt primaire a disparu au profit de surfaces cultivées).

    Le programme AMMA envisage de renforcer durant une dizaine d'années la surveillance climatologique grâce un réseau plus dense de stations de mesures. Cette campagne de mesures sera complétée par plusieurs phases d'observations intensives. Les équipes de recherche et les services opérationnels africains participent à la réflexion sur la mise en œuvre d'AMMA. Ils ont mis l`accent sur les besoins en termes de formation et d'applicationsapplications : prévision des sécheresses et de leur impact sur les ressources en eau et la sécurité alimentaire, implications dans le domaine de la santé. Un comité de suivi africain a été formé. Il travaillera en liaison étroite avec le comité de coordination français durant la période de finalisation du projet, qui a déjà reçu le soutien de plusieurs programmes nationaux en France, et mobilise des scientifiques anglais, allemands et américains. Un comité international de pilotage sera prochainement constitué.

    Le programme AMMA est soutenu en France par le CNESCNES, le CNRS, l'IRDIRD, MétéoMétéo-France, et en Afrique, par des centres régionaux (ACMAD, AGRHYMET et plusieurs universités). Il se situe dans la ligne des actions préconisées par le Programme Mondial de Recherches sur le Climat (PMRC) et a reçu le soutien du comité CLIVAR-Afrique, formé par le PMRC pour étudier et prévoir la variabilité climatique sur ce continent.