Pour contrer le changement climatique, la géoingénierie, qui veut intervenir sur les mécanismes naturels, c'est le plan B. Mais il semble avoir aujourd'hui du plomb dans l’aile. Trop d’inconnues, trop de risques : telle est la conclusion de la conférence sur les techniques de modification du climat qui vient de achever. De l’aveu même de ses adeptes, la géoingénierie ne sauvera pas le monde en refroidissant la Terre…

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    Un exemple de projet de géoingénierie : 1.500 navires qui projetteraient l’eau de mer dans l’atmosphère pour blanchir les nuages, augmenter l’albédo terrestre et réduire les apports thermiques solaires. © J. MacNeill

    Un exemple de projet de géoingénierie : 1.500 navires qui projetteraient l’eau de mer dans l’atmosphère pour blanchir les nuages, augmenter l’albédo terrestre et réduire les apports thermiques solaires. © J. MacNeill

    Fin mars, 175 experts issus de 15 pays différents se sont réunis à San Francisco pour la Conférence d'Asilomar sur l'élaboration d'un encadrement de la recherche en géoingénierie. L'objectif était de s'assurer que les expérimentations de modification du climat prennent en compte les risques et impacts potentiels, ainsi que l'efficacité des techniques employées.

    Les conclusions de cette conférence sonnent comme un aveu d'échec pour les adeptes d'une manipulation volontaire du climat. Comme l'avait déjà souligné le rapport de la Royal Society sur la géoingénierie en 2009, les connaissances sur les impacts possibles sur le climat et les écosystèmes sont trop minces pour justifier le recours à la géoingénierie.

    Trop d’inconnues, trop de risques et une efficacité discutable

    La conférence n'a pu que réaffirmer les risques du changement climatique et la nécessité de réduire les émissionsémissions de gaz à effet de serre, en plus d'exhorter à approfondir la recherche dans le domaine de la géoingénierie.

    Exit donc les projets d'extraction du CO2 atmosphérique à grande échelle (CDR, pour Carbon Dioxide Removal) et de modification des apports du rayonnement solaire (SRM, pour Solar Radiation Management). Il n'est plus question de projets pharaoniques de fertilisation des océans ni de transformation des déserts en forêts pour capturer le carbonecarbone atmosphérique. Exclues aussi les coûteuses alternatives de l'injection de soufre dans l'atmosphèreatmosphère ou du placement de miroirsmiroirs dans l'espace pour intercepter les rayons du SoleilSoleil.

    Les politiques d'adaptation aux effets du réchauffement climatiqueréchauffement climatique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre demeurent aux yeuxyeux des experts les moyens les plus sûrs, efficaces et économiques de lutter contre le réchauffement climatique.

    Le plan B d'une manipulation du climat reste trop incertain quant à son efficacité et ses impacts et pose de toute façon le problème du mode de gouvernance d'une telle entreprise qui concernerait l'ensemble des pays de la planète. Difficile en effet de recueillir l'acceptation de tous lorsqu'il s'agit d'expédier dans l'atmosphère des tonnes d'acideacide...