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Une étude menée par des chercheurs du Dartmouth College (États-Unis) pourrait bien changer à tout jamais la façon dont nous voyons Frankenstein, ce monstre imaginé par la Britannique Mary ShelleyMary Shelley en 1818. Ces chercheurs attirent tout particulièrement notre attention sur un moment clé du récit : celui où Frankenstein, la créature, supplie Frankenstein, son créateur, de lui fabriquer une compagne et de leur permettre de vivre en paix au cœur de l'Amérique du Sud.
Fort heureusement pour nous, Victor Frankenstein décide de ne pas céder aux implorations de la créature. Il craint que le couple ne se reproduise et ne finisse par mener l'humanité à sa perte. Une idée qui pouvait sembler farfelue à l'époque, mais qui refera surface dans les années 1930 sous le nom de principe de l'exclusion compétitive. Deux espèces semblables évoluant dans un même milieu et ayant les mêmes besoins en ressources ne peuvent coexister. L'une des deux espèces jouira forcément d'un avantage sur l'autre. Et, aussi léger soit-il, cet avantage mènera, à plus ou moins long terme, à l'extinction de l’espèce concurrente.
Les chercheurs du Dartmouth College ont travaillé sur un modèle mathématique basé sur les distributions de populations en 1816. Et leurs résultats font froid dans le dosdos. Car l'Amérique du Sud aurait été l'endroit idéal pour le couple Frankenstein de prospérer (faible population, faible concurrence, etc.). Conclusion : en seulement 4.000 ans, les descendants de la créature auraient pu provoquer l'extinction de l'espèce humaine ! Une conclusion qui devrait avoir des répercussions sur notre manière d'appréhender les espèces invasives.