Faire construire sa maison est pour beaucoup l’œuvre d’une vie. Ce peut être aussi un parcours semé d’embûches, si l’on a imparfaitement préparé son affaire. Choix du terrain, du constructeur, plan de financement, démarches à effectuer… Voici les points clés pour partir du bon pied.
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Et pourquoi pas faire construire sa maison ? Pour cela, il faut acheter un terrain, s'entourer des conseils de professionnels avisés ou de prestataires compétents, financer l'opération, s'entourer de garanties et vérifier les autorisations. Voyons quelles sont les cinq étapes essentielles pour réussir son projet immobilier.
1. Trouver le bon emplacement
Quand on décide de faire construire sa maison, la recherche d’un terrain à bâtir est la première étape du projet. La surface constructible, les conditions d’accès, l’orientation ou l’environnement (architectural, naturel) sont des critères prépondérants. Il faut aussi que l’endroit offre une attractivité répondant aux attentes familiales : climat, commerces, écoles, services publics, etc. Ces différents paramètres influent sur le prix du mètre carré. Par ailleurs, il est important de consulter les règles d’urbanisme communales, et de lotissement le cas échéant, de s’assurer que le terrain est borné. Les extraits cadastraux ne permettent pas d’éviter les litiges relatifs aux limites de propriété.
2. Choisir son constructeur
Le choix du maître d’œuvre est, en la matière, capital. Il est possible de s’adresser à une structure indépendante (architecte ou bureau d’études, par exemple). Véritable chef d’orchestre, le professionnel mandaté sélectionne les différents corps de métier et coordonne les travaux. Sa fiabilité doit être à toute épreuve mais ne dispense pas de se rendre régulièrement sur le site pour vérifier l’avancée des travaux. Ce qui demande de la disponibilité et génère souvent du stress. S’adresser à un constructeur de maison individuelle s’avère plus confortable. L’entreprise se charge de tout. Après s’être informée de vos souhaits, elle vous propose un large choix de maisons de plain-pied ou à étages conformes à la réglementation thermique. C’est votre interlocuteur principal, de la réalisation des plans à la remise des clés, en passant par l’étude de financement et les demandes d’autorisations administratives.
3. Financer la construction
Le constructeur de maison intègre parfois sa propre société de courtage pour mettre au point un plan de financement adapté à vos besoins. Cette solution permet de gagner un temps précieux et de vous épargner bien des déconvenues. Il faut toutefois (cela vaut pour chacun) que votre capacité d’endettement entre dans le cadre légal. Le montant de l’emprunt est proportionnel à votre apport financier, sachant que vos mensualités de remboursement ne doivent pas excéder 33 % de vos revenus mensuels nets. Pouvoir combiner un PEL avec des prêts aidés par l’État (Éco-PTZ, PAS…) représente un bon moyen de gonfler l’apport. La société de courtage peut également vous assister en ce sens.
4. Prendre toutes les garanties
Avant le début du chantier, un contrat de construction doit être signé avec l’entreprise chargée des travaux. Il en existe plusieurs types. Le contrat de construction de maison individuelle (CCMI) offre la meilleure protection d’un point de vue juridique. Le document mentionne des éléments cruciaux, tels que la désignation du terrain et les travaux d’adaptation au sol, les dates de début et de fin de chantier, le coût clé en main de la maison, le montant d’éventuelles pénalités de retard… L’entreprise signataire doit être couverte par différentes garanties : responsabilité professionnelle et décennale, achèvement des travaux dans le délai et prix convenus… Par ailleurs, le constructeur de maison individuelle est tenu de souscrire à une assurance dommage-ouvrage. Si vous traitez avec un maître d’œuvre indépendant, c’est à vous de le faire en tant que particulier maître d’ouvrage.
Avec un constructeur de maison individuelle, les appels de fonds s’effectuent en principe à chaque étape de la construction. Un recours est toujours possible si le plan de marche a des ratés.
5. Anticiper les aléas
L’expérience prouve qu’on n’est jamais à l’abri de contretemps d’origine météorologique, de retards de livraison indépendants de la volonté du constructeur, d’accidents de chantier… Autant d’imprévus susceptibles d’augmenter le temps de construction et d’entraîner un surcoût. Il n’est pas rare non plus que le constructeur doive réaliser des travaux supplémentaires. Ces compléments doivent faire l’objet d’un avenant au contrat. Faute de quoi ou d’une autorisation préalable de votre part, vous êtes en droit de refuser la dépense.
- Pour éviter les mauvaises surprises, il est utile de se procurer en mairie les certificats permettant de savoir si le terrain est soumis à un droit de préemption ou à une quelconque servitude de voisinage. Il est bon aussi de demander si des modifications environnementales sont envisagées comme, par exemple, la construction d’un parking ou d’un centre commercial au bout de votre jardin.
Einbeck, la ville aux 400 œuvres à colombages Einbeck, ville allemande célèbre pour sa brasserie vieille de 600 ans, abrite environ 400 maisons à colombages. Elle est située en Basse-Saxe, où les colombages sont caractérisés par de nombreux motifs ornementaux. La ville parle d'ailleurs d'art à colombages.Ses centaines de bâtisses datent du XVIe siècle, puisque c'est en 1540 que la ville d'Einbeck a subi son dernier incendie ravageur. Depuis, les bâtiments ont pu être conservés, bien que d'autres incendies et guerres aient suivi. Les 400 maisons toujours debout appartiennent au style gothique, et font partie du circuit touristique de la ville.© losch, CC by-sa 3.0
En Allemagne, un hôtel de ville typique des Rathaus En Allemagne, plus d'un million de bâtiments à colombages tiennent encore debout. Ils imprègnent de nombreux centres historiques de villes et de villages, dont celui de Treffurt, situé le long de la rivière Werra. L'ensemble des constructions à colombages de Treffurt ont été restaurées dans les années 1990, après la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. Identiques aux originaux, ils font de l'ancienne ville un véritable joyau architectural.Son hôtel de ville, de style Renaissance, se dresse au centre du village, exhibant fièrement ses pans de bois. Il a la particularité d'être pourvu d'une tour et d'un clocher, ce qui est typique des « Rathaus ». Il s'agit de bâtiments administratifs historiques érigés dans les pays ayant adopté les droits de Magdebourg (une forme de droit urbain), comme le Saint-Empire romain-germanique ou le Commonwealth polonais-lituanien.© Formplus, Adobe Stock
Le Little Moreton Hall, typique de l'époque élizabéthaine Le Little Moreton Hall, situé à Cheshire au Royaume-Uni, est un bel exemple de manoir élisabéthain à pans de bois. Sa construction a débuté en 1504 sous l'égide de Sir Richard de Moreton, et s'est terminée en 1610. À l'instar des maisons à colombages de l'époque élizabéthaine, les poutres sont peu droites, le hourdage consiste en un torchis blanc, et le bâtiment est coiffé d'un toit de chaume.La maison est restée au sein de la famille Moreton durant cinq siècles. Mais, depuis 1938, elle est la propriété du National Trust, une association qui conserve et met en valeur des monuments d'intérêt collectif.© Christine-Ann Martin, CC by-sa 3.0
Rennes, joyau des maisons à pans de bois Sur la place du Champ Jacquet, à Rennes, on peut admirer plusieurs maisons à pans de bois. L'une abrite une crêperie, une autre un restaurant, et une autre encore à côté est un magasin de vêtements. Elles font partie du patrimoine historique de Rennes, et plus particulièrement de l'architecture bretonne. Dans cette ville, on compte 286 maisons à colombages, dont certaines classées monuments historiques. Et ce, malgré le grand incendie qui dévasta Rennes en 1720, emportant sur son passage entre 850 et 900 de ces œuvres. Du XIVe au XVIIIe siècle, les Bretons utilisent le chêne, massivement présent dans leurs forêts, pour construire les habitations et les échoppes. Si le style a varié au cours des siècles, un point commun rassemble ces bâtiments : la couleur. Aucune de ces structures ne supporterait la grisaille, alors des pigments naturels ont été utilisés pour apporter un peu de gaieté dans les rues. Principalement du rouge et du jaune, et un peu de bleu pour les éléments décoratifs.© Rixie, Adobe Stock
La maison de Führich Chrastava La maison de Führich Chrastava se trouve en Tchéquie, plus précisément dans la région de Liberec, au nord du pays. La première référence à cette région date de 1352. Mais ce n'est que durant les dernières décennies du XIXe siècle qu'elle connaît son essor, puisqu'elle devient l'un des principaux centres de l'industrie textile au sein de l'empire austro-hongrois.Le relief régional est dominé par une chaîne de montagnes : les monts de la Jizera, dont le nom est inspiré de la Jizera, une rivière. Principalement constituée de granite, cette chaîne se situe à la frontière polono-tchèque.© JanHubik, CC by-sa 3.0
La Bishop's House, une maison au passé incertain La Bishop's House, littéralement « maison des évêques », fait partie des trois maisons à colombages de Sheffield, une ville du nord de l'Angleterre. Les deux autres sont la Old Queen's Head et le Broom Hall. Construite aux alentours de 1500, durant la période Tudor ou « Renaissance anglaise », la bâtisse est classée monument historique. Elle a ouvert en tant que musée dès 1976, pour exposer la vie anglaise aux XVIe et XVIIe siècles. Elle tirerait son nom de ses supposés constructeurs, John et Geoffrey Blythe, qui seraient tous les deux devenus évêques. Mais le premier habitant connu de la maison fût William Blythe, en 1627. Plus d'un siècle après son édification...© Chemical Engineer, CC by-sa 3.0
La villa Kalinčiak, deux noms, une histoire La villa Kalinčiak, anciennement nommée villa Aeskulap, a été érigée en 1884 dans les basses montagnes des Tatras, en Slovaquie. Son architecte, Gedeon Majunke, est une figure éminente de l'architecture des Tatras. Il a bâti la villa en bois et en briques, et a orné l'ensemble de dessins contant l'histoire.Le premier nom du bâtiment vient du dieu gréco-romain de la médecine, Aesculape. Celui-ci détient un bâton autour duquel s'enroule un serpent, ce qui est devenu un symbole de la médecine dans de nombreux pays. Une reproduction de celui-ci décore la villa.Par ailleurs, son second et actuel nom est un hommage à l'écrivain et poète slovaque Ján Kalinčiak, également critique littéraire et enseignant. Le changement d'appellation a été effectué lors de la fondation de la première République tchécoslovaque. Aujourd'hui, la bâtisse de style suisse est devenue un hôtel. © Pavol Sveton, CC by-sa 3.0
La majestueuse église de Lutikon En Suisse, se trouve un petit hameau du nom de Lutikon. Au sein de sa rue principale, il abrite une « eglihaus » datant de 1666. Dix ans après, en 1676, le blason de la commune, dans laquelle se situe Lutikon, fut accroché sur le clocher de l'église. Il représente une botte de paille sur fond rouge. Ce qui fait sens puisque 61 % de la commune, nommée Hombrechtikon, est consacrée à l'agriculture. Le reste est réparti entre 14 % d'habitation et 15 % de forêts. Parmi les quelque 9.000 habitants d'Hombrechtikon, 38 % sont protestants et 28 % catholiques.© Roland zh, CC by-sa 3.0
La ferme Atländer de l'île aux musées En Allemagne, les colombages du Land de Basse-Saxe sont caractérisés par leurs motifs ornementaux aussi nombreux que riches. Cela s'illustre sur l'ancienne ferme de campagne Atländer. Elle se trouve dans la ville de Stade, non loin d'Hambourg, et plus précisément sur une petite île proche du centre-ville. Depuis plus de 100 ans, cette île abrite un musée en plein air, avec des fermes, des ateliers historiques ainsi qu'un moulin, afin de montrer la façon dont les habitants vivaient et travaillaient à l'époque.La ferme Atländer a été érigée pour la première fois en 1733, et rénovée depuis. L'île aux musées sur laquelle elle se dresse fait partie d'une ancienne forteresse construite par les Suédois lorsqu'ils occupaient la ville de Stade (1645-1712), suite à la guerre de Trente Ans (1618-1648). En effet, les traités de Westphalie, qui concluent, en outre, la guerre de Trente Ans, stipulent que deux territoires sont offerts en fief à la reine Christine de Suède : le duché de Brême, et la principauté de Verden. Sur ceux-ci, se trouve la ville de Stade.© Oldiefan, CC0
Hjerl Hede, le village danois reconstitué Le Hjerl Hede est un musée en plein air représentant un vieux village danois, au cours du XVIe siècle jusqu'au début des années 1900. Il a été créé en 1930 par Hjerl Hansen, et contient plus de 50 bâtiments ainsi qu'une ribambelle d'animaux de ferme. Parmi ces constructions, on trouve des maisons à colombages. Celles-ci ne sont pas basées sur les mêmes techniques que le colombage français. Au Danemark, les bois utilisés sont bien plus courts. Et, à l'instar du bâtiment photographié ici, les toits peuvent être végétalisés. En effet, si la végétalisation est de plus en plus populaire de nos jours, l'humain l'avait mise en œuvre bien avant les problématiques de réchauffement climatique.© Ingvard Pedersen, CC0