Comment réduire les risques d'accidents de la circulation ? En éliminant les conducteurs automobiles, tout simplement, au profit de véhicules totalement automatisés, et pilotés par un ordinateur central, non polluants, non bruyants, et qui iront se garer “tout seul“. Outre une amélioration notable de la sécurité, et de la qualité de l'environnement, l'objectif est aussi de décongestionner les centres-villes et de proposer des transports publics moins “communs”, et aux trajets personnalisables.

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    CyberMove

    CyberMove

    18 véhicules tests devraient ainsi être déployés à l'aéroport britannique d'Heathrow d'ici 2008, et d'autres au nouveau centre d'explosition de Rome et dans la ville de Castellón, en Espagne, dans le cadre d'un nouveau projet européen, CityMobil, qui réunit, dans 10 pays, 28 partenaires dont, pour la France, la RATP, l'INRIA, qui travaille sur ce type de véhicules depuis le début des années 90 (notamment via le projet Lara), et Robosoft, qui en commercialise. A l'instar de CyberMove, un précédent projet européen, il s'agit essentiellement, pour l'instant, de déployer ce type de véhicules pour les petits trajets dans les centres d'affaires et commerciaux, les aéroports, universités et autres grosses infrastructures à forte concentration et humaine, et automobileautomobile.

    Outre les chauffeurs de taxis, les fous du volant en général et les industries automobiles et pétrolières en particulier, a priori peu enclins à soutenir cette vision de l'automobile du futur, les promoteurs de CityMobil ont bien conscience que leur principal problème ne relève pas de la technologie, mais de l'acceptation des usages qui en découle. Ne serait-ce que, comme le reconnaît d'ores et déjà Jan P. van Dijke, le coordinateur du projet, parce que "s'il n'y a pas de conducteur, qui est responsable en cas de problème ? A terme, nous devrons changer la loi, la perception du public et celle des autorités".

    Dans une vidéo illustrant un test grandeur nature de CyberMove, effectué en 2004 à Antibes Juan les Pins, Thierry Chanard, de la société GEA (qui participe aussi à CityMobil) constatait pour sa part qu'"aujourd'hui dans les villes on a sacrifié le domaine public à la voiture; maintenant on est dans le murmur et on doit réagir pour des questions environnementales et de santé publique". Si l'automatisation des véhicules relève pour certains de la science-fiction, pour René Trégouët, il ne s'agit nullement d'une alternative, mais d'un impératif : "de façon inéluctable, on va devoir confier la conduite de tous les mobilesmobiles, en milieu urbain, aux robots, ce sera une évolution des mentalités".