Les neurosciences continuent leur essor vers la révolution annoncée du XXIe siècle. Il est désormais possible d'identifier une personne grâce à l'activité bioélectrique de son cerveau avec 100 % de succès. Ces « empreintes cérébrales » permettent une identification plus sécurisée.

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    Le XXe siècle a été marqué par une révolution dans les sciences et technologies du contrôle de la matièrematière et de l'énergie - avec le développement de l'énergieénergie nucléaire et de l'électronique. On pense que le XXIe siècle sera quant à lui le siècle de la révolution dans les sciences de l'information, que ce soit au niveau de la biologie, avec la génétiquegénétique, mais aussi au niveau des cerveaux, naturels ou artificiels.

    Ces dernières années, des progrès ont pu être observés au niveau des interfaces Homme-machines. Ainsi, il est désormais presque possible de lire dans les pensées grâce à des techniques comme l'électroencéphalographie (EEGEEG) ou la magnétoencéphalographiemagnétoencéphalographie (MEG).

    On peut, avec elles, s'intéresser au décryptage de ce que les spécialistes en neurosciences appellent « le potentiel évoqué » (ou ERP, acronyme de Event-Related Potential, en anglais). Ce terme désigne la modification du potentiel électrique dans le système nerveux en réponse à une stimulationstimulation sensorielle (comme des sons, des images) mais aussi à une activité cognitive (attention, préparation motrice, etc.).


    Une vidéo sur les travaux des chercheurs et la méthode d'identification basée sur l'EEG. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n’est pas déjà le cas. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement » pour faire apparaître le menu du choix de la langue. Choisissez « français ». © Binghamton University

    C'est justement ce qu'a fait un groupe de chercheurs états-uniens de l'université Binghamton. Ils viennent de publier un article qui intéressera sûrement les spécialistes de la biométrie travaillant dans le domaine de la sécurité militaire. Pour eux, l'accès à un centre stratégique, par exemple doté d'une salle de lancement d'armes nucléaires, nécessite sans doute plus qu'une identification avec des empreintes digitalesempreintes digitales. On peut, en effet, capturer une personne et lui couper les doigts.

    Une technique d'identification meilleure que celle basée sur la rétine ?

    Or, avec la méthode baptisée Cognitive Event-RElated Biometric REcognition (Cerebre), on peut atteindre un plus haut niveau de sécurité. Il s'agit de se servir de cerveaux d'individus bien vivants comme des sortes d'empreintes digitales en caractérisant leur potentiel. Obtenir ces empreintes ne serait pas à la portée de n'importe quel groupe terroriste puisque la méthode nécessite une technologie poussée.

    En effet, les chercheurs ont obtenu ces « empreintes cérébrales » en enregistrant, avec un casque pour l'EEG, les caractéristiques de l'ERP du cerveaucerveau de sujets devant 500 images constituant six types de stimuli comme des grilles sinusoïdales, des mots peu fréquents, des images en noir et blanc d'aliments ou de célébrités ainsi que des versions en couleurscouleurs. Les tests ont montré que l'on pouvait identifier de cette façon le cerveau de 50 personnes avec un taux de réussite de 100 %.

    On ne peut pas savoir quelles étaient les images utilisées pour prendre une empreinte cérébrale. Elles nécessitent une technologie assez sophistiquée, en particulier avec un algorithme et un ordinateur. On peut donc raisonnablement penser que l'on dispose là d'une technique d'identification biométrique supérieure même à celle utilisant la rétinerétine.