Inflexibilité intentionnelle… à première vue, le concept semble hermétique et questionne. Pourtant, il s'explique sans mal et consiste en fait à savoir poser, au travail, des limites ou définir des cadres. Tout devient plus clair : l'inflexibilité intentionnelle - ou l'art de savoir dire « non » pour être plus productif au travail - pourrait nous rendre plus heureux, car plus performants !


au sommaire


    Au travail, il n'est pas toujours évident de savoir dire non. Pourtant, fixer des limites à ses collègues et à sa hiérarchie comporte de nombreux avantages. Les salariés qui ont du mal à le faire auraient tout intérêt à essayer « l'inflexibilité intentionnelle ». « L'inflexibilité intentionnelle » se réfère au fait de fixer des limites au travail, en hiérarchisant rigoureusement ses tâches dans des « to-do list » pour éviter de se disperser, ou en se fixant des plages horaires durant lesquelles on ne répond pas aux multiples sollicitations numériquesnumériques que l'on reçoit. 

    Car la concentration est souvent mise à rude épreuve au bureau, entre les collègues bruyants et le flux des SMSSMS, mails et autres messages instantanés. Les salariés doivent souvent jongler simultanément entre différents dossiers et moyens de communication. Cette manière de travailler est très exigeante sur le plan cognitif puisque notre cerveaucerveau réagit mal au multitasking. Elle est aussi déstabilisante professionnellement. Les actifs qui sont régulièrement interrompus dans leurs missions peuvent vite se sentir dépassés, ce qui a un coût pour leur santé mentale

    Pratiquer « l'inflexibilité intentionnelle » permet de retrouver davantage de contrôle sur son temps de travail. Cela implique de définir sa journée en fonction de ses priorités, et non des contraintes d'autrui. Ainsi, sentez-vous libre de décliner une invitation à participer à une réunion si vous n'avez rien à y faire. 

     Pratiquer « l’inflexibilité intentionnelle » permet de retrouver davantage de contrôle sur son temps de travail. © Shapecharge, Getty Images
     Pratiquer « l’inflexibilité intentionnelle » permet de retrouver davantage de contrôle sur son temps de travail. © Shapecharge, Getty Images

    La perte de temps, source de démotivation 

    Qu'elles aient lieu sous la forme de « conf call », de « visio » ou de « meeting », les réunions en entreprise constituent trop souvent une perte de temps pour celles et ceux qui y participent. Près de 80 % des salariés interrogés dans le cadre d'une enquête de l’entreprise australienne de logiciels Atlassian estiment que le fait de participer à une réunion les empêche d'avancer sur d'autres tâches, souvent bien plus urgentes.

    Avoir la sensation de ne pas être efficace peut être très démotivant. Bien sûr, il y a des périodes où l'on est moins efficace que d'autres, notamment à l'approche des vacances. Mais ces moments sont censés être passagers, et non permanents comme c'est le cas pour beaucoup d'employés. Le problème est d'autant plus insidieux qu'il est souvent bien vu d'être « sous l'eau » au travail, même si cela engendre des conséquences sur la santé. 

    Savoir dire « non », ça s'apprend

    Pour se prémunir de cela, les limites au travail doivent être clairement communiquées à vos collègues et vos supérieurs hiérarchiques. Ne vous contentez pas d'exposer vos limites : expliquez pourquoi vous en avez besoin. Attendez-vous toutefois à recevoir un message sur Slack alors que vous aviez indiqué à tout le monde que vous ne souhaitiez pas en recevoir sur cette plage horaire. Lorsque cela se produit, abordez le problème frontalement et faites preuve de pédagogie. 

    Bien entendu, il est plus simple de faire preuve de fermeté avec ses voisins d'open space qu'avec son « n+1 ». Pourtant, il est nécessaire de le faire pour favoriser des relations de travail saines et protéger son bien-être personnel. Si vous ne vous sentez pas à l'aise à l'idée de dire « non » à votre manager, utilisez des formules détournées pour lui faire comprendre que vous avez d'autres priorités. 

    Savoir gérer son temps de travail

    Par exemple, s'il vous demande de traiter sur-le-champ un dossier compliqué alors que vous en avez deux autres, tout aussi urgents, en attente, expliquez-lui la situation. Dites-lui : « Ça aurait été avec plaisir mais je suis déjà sur le dossier X et Y. Je ne pense pas pouvoir en gérer un autre dans le même temps ». Si votre chef insiste, évaluez le degré d'urgence de sa requêterequête et fixez éventuellement avec lui une date de rendu. 

    Si certaines limites de travail sont plus souples que d'autres, il est important que vous ne vous sentez pas obligé d'accepter toutes les demandes. Le monde professionnel est fait d'imprévus mais tout n'est pas urgent. À vous de prendre le recul nécessaire pour prioriser vos missions et segmenter votre temps de travail. N'oubliez pas toutefois de vous accorder des pauses régulières. C'est la clé pour gagner en efficacité sur le long terme.