Toujours discutée à l’Assemblée nationale et contestée dans la rue, la réforme des retraites doit apporter des modifications aux conditions à remplir pour pouvoir prendre sa retraite. Mais qu’en est-il des étudiants salariés, vont-ils être impactés par cette nouvelle réforme ?


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    On appelle étudiants-salariés les étudiants qui, pour financer leurs études ou pouvoir payer une partie de leurs frais étudiants, exercent une activité salariée en parallèle de leurs études. Mais de quels droits disposent-ils grâce à cet emploi, et quels changements la réforme des retraites prévoit-elle ?

    Étudiants-salariés : comment bénéficier de ce statut particulier ?

    Pour bénéficier du statut d'étudiant-salarié, il est tout d'abord nécessaire de remplir certaines conditions : 

    • travailler au moins 60 heures par mois ou 120 heures par trimestre, soit 10 à 15 heures de travail par semaine ;
    • avoir un contrat de travail couvrant l'ensemble de l'année universitaire et débutant avant le 1er octobre de l'année d'inscription jusqu'au 30 septembre de l'année suivante ;
    • signer un contrat en CDI, CDD ou intérim, à condition qu'il respecte les conditions de temps de travail et de continuité.

    Qu’est-ce qui différencie les étudiants-salariés des autres étudiants ?

    Depuis la réforme de la Sécurité sociale étudiante, tous les étudiants, qu'ils soient étudiant-salarié ou pas, sont désormais affiliésaffiliés au régime général de la Sécurité sociale. Ils ne sont pas non plus exempts du paiement de la CVEC, la Contribution de vie étudiante et de campusContribution de vie étudiante et de campus, qui est de 95 € pour l'année universitaire 2022-2023.

    En revanche, les étudiants-salariés, du fait de leur activité professionnelle, doivent s'acquitter en plus des cotisations sociales versées par leur employeur auprès des organismes collecteurs.

    Quels sont les avantages du statut étudiant-salarié ?

    Concilier vie étudiante et vie professionnelle n'est pas forcément évident. Cela demande beaucoup d'efforts et de persévérance de la part des étudiants, qui doivent assurer deux vies en une. Pour les aider à réussir au mieux leurs études, certaines universités proposent aux étudiants-salariés un régime spécial d'études (RSE), leur permettant d'obtenir des aménagements de leur emploi du temps. Ce régime spécial n'est pas automatique, c'est l'université dans laquelle vous suivez vos études qui décide, après étude de votre dossier, si oui ou non elle vous accorde ce régime.

    Si c'est le cas, vous pourrez alors suivre un cursus aménagé qui vous permettra d'être dispensé d'assiduité aux travaux dirigés (TD) et travaux pratiques (TP), d'être noté uniquement qu'en examen final et non au contrôle continu, de disposer de cours du soir ou de cours de rattrapage, d'allonger la durée d'études de la dernière année de Licence ou la première année de Master sur deux ans au lieu d'un, grâce à deux semestres d'études supplémentaires.

    Un étudiant-salarié cotise actuellement pour sa retraite dès qu'il gagne plus de 1690,50 euros brut par an. © west_photo, Adobe Stock
    Un étudiant-salarié cotise actuellement pour sa retraite dès qu'il gagne plus de 1690,50 euros brut par an. © west_photo, Adobe Stock

    Les étudiants-salariés cotisent-ils pour la retraite ?

    Actuellement, les étudiants-salariés, s'ils cotisent à l'Assurance retraite via leur contrat de travail en CDD, CDI ou en intérim, peuvent cotiser des trimestres de retraite. Pour cela, les étudiants-salariés doivent au minimum gagner un salaire annuel équivalent à 150 heures rémunérées au Smic (soit 1 690,50 euros) pour pouvoir valider un trimestre. Pour valider deux trimestres de retraite, gagner un salaire brut annuel de 3 381 euros ; pour trois trimestres de retraite, gagner 5 071,50 euros, et pour quatre trimestres, gagner 6 762 euros.

    Ainsi, un étudiant-salarié qui touche une rémunération annuelleannuelle brute de 6 762 euros ou plus grâce à son contrat de travail va pouvoir valider quatre trimestres de retraite de base, c'est-à-dire une annuité de retraite complète. Pour la retraite complémentaire, l'acquisition de points dépend de sa rémunération.

    La réforme des retraites va-t-elle entraîner des modifications pour les étudiants-salariés ?

    S'il avait été question un temps de ne plus prendre en compte les emplois réalisés durant les années d'études, il semblerait que le gouvernement ait fait voltevolte-face sur ce sujet. En effet, d'après les dernières annonces d'Élisabeth Borne, le dispositif de carrière longue devrait être conservé avec des aménagements. La Première ministre a par ailleurs précisé qu'un jeune qui commence à travailler entre 20 et 21 ans pourra partir en retraite anticipée à condition d'avoir cotisé au moins quatre trimestres s'il est né entre octobre et décembre, ou cinq trimestres minimum s'il est né entre janvier et septembre.