Datés du Crétacé, deux poils de mammifère ont été retrouvés dans de l’ambre extraite d’une carrière de Charente. Leur examen laisse penser que cet apanage n'a guère évolué depuis le temps des dinosaures.

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    Poils de mammifère dans de l'ambre charentaise, datant d'environ cent millions d'années (Crétacé). La structure en écaille est bien visible en c et en e. La flèche blanche indique ce qui est probablement la limite de la racine. Sur le schéma, les parties grises correspondent à des restes de matière organique. Crédit : Géosciences Rennes (INSU-CNRS, Uni. Rennes 1), ph. V. Girard et R.Vullo

    Poils de mammifère dans de l'ambre charentaise, datant d'environ cent millions d'années (Crétacé). La structure en écaille est bien visible en c et en e. La flèche blanche indique ce qui est probablement la limite de la racine. Sur le schéma, les parties grises correspondent à des restes de matière organique. Crédit : Géosciences Rennes (INSU-CNRS, Uni. Rennes 1), ph. V. Girard et R.Vullo

    Ce n'est pas la première fois que l'on retrouve des poils de mammifères dans de l'ambre mais ces deux-là sont les plus anciens, remontant au Crétacé, donc le Mésozoïque (ex ère secondaireère secondaire). On connaissait par exemple des poils datant du tertiaire comme ceux que possède le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, daté de l'Oligocène (-23,5 à -33,7 millions d'années) et provenant de la mer Baltique.

    La découverte d'une équipe de paléontologuespaléontologues du laboratoire de Géosciences de Rennes 1 est d'autant plus remarquable que les deux poils contenus dans l'ambre de la carrière de Font-de-Benon, située en Charente-Maritime (Archingeay-Les Nouillers), sont identiques à ceux des mammifères modernes.

    Propriétaire inconnu

    L'état de conservation est si bon qu'il a en effet permis d'examiner la microstructure en écailles du poil. L'observation démontre qu'il ne s'agit pas d'une proto-plume de dinosaure et, surtout, que sa structure ne diffère pas de celle rencontrée chez les mammifères vivant aujourd'hui sur la planète. Toutefois, il n'a pas été possible de dire si ces poils appartenaient à un placentaire ou à un marsupialmarsupial (un groupe dont fait partie le kangouroukangourou).

    On peut, semble-t-il, en déduire tout de même que la taille de l'animal était celle d'une souris. En outre, la présence dans des couches pas très éloignées des restes fossilisés de Arcantiodelphys marchandi, l'un des marsupiaux les plus anciens et plus primitifs connus au monde, peut laisser penser qu'il pourrait s'agir de poils de cet animal. Mais on ne saurait être affirmatif puisque l'on retrouve aussi des dents de mammifères placentaires dans les mêmes couches.

    Pas plus que pour les dinosaures, il ne faut espérer extraire de l'ADNADN de ces poils. Il n'existe qu'un très mince espoir de refaire revivre des espècesespèces anciennes, hors du cas des Mammouths.