Découvrez les réponses aux 7 questions les plus marquantes sur le temps complètement déréglé qui frappe les États-Unis et le Canada en ce moment.


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    Une chaleur extrême, des mégafeux précoces, des grêlons géants, des tornades meurtrières... La météométéo extrême qui frappe l'Amérique du Nord depuis le début du mois de juin interroge.  

    Le dôme de chaleur au Texas et au Mexique est-il vraiment exceptionnel ?

    De la forte chaleurchaleur au Mexique et dans le sud des États-Unis en plein mois de juin, cela n'étonne personne : ces zones sont bien connues pour avoir une météo torride dès la fin du mois de mai. Mais les seuils qui ont été franchis ces dernières semaines sont sans précédents depuis le début des relevés : de 46 à 48 °C, soit plus de 10 °C au-dessus des moyennes de saison. Plus encore, c'est la duréedurée qui est exceptionnelle : près d'un mois, et la chaleur n'a fait que s'aggraver et s'étaler au fil du temps.

    Un dôme de chaleur ne signifie pas seulement quelques jours de forte chaleur, il s'agit d'une zone de hautes pressionspressions qui piège de la chaleur brûlante pendant une à plusieurs semaines, lui permettant alors de s'intensifier de jour en jour. Ce vendredi, 100 millions d'Américains connaîtront un ressenti égal ou supérieur à 38 °C.  

    La chaleur record a-t-elle des conséquences sur la saison 2023 des tornades aux États-Unis ?

    La chaleur est le meilleur carburant pour les phénomènes météo extrêmes : cyclone, orage et fortes pluies. La saison des orages et des tornades atteint généralement son pic d'intensité aux États-Unis entre mi-avril et mi-mai, avant de s'affaiblir au début du mois de juin. Mais cette année 2023 est inhabituelle : la saison des orages a été intense au cours du mois de juin. Cinq des 10 journées les plus orageuses de 2023 se sont produites en juin selon le National Weather Service. Les États du sud, comme le Texas, ont été touchés quasi quotidiennement par de violents orages et des grêlons géants.

    Cela fait 12 ans que le National Weather Service n'a pas émis autant d'alertes aux orages au cours d'un mois de juin. L'influence de la chaleur sur la formation des tornades n'est par contre pas encore prouvée. Malgré cela, le nombre de morts liés aux tornades est aussi le plus grand depuis l'année record de 2011.

    Les mégafeux du Québec sont-ils liés à la chaleur qui touche le continent américain ?

    Les incendies canadiens résultent de la conjonctionconjonction de plusieurs phénomènes : tout d'abord, un temps sec et chaud qui s'est installé de manière précoce à l'ouest du Canada depuis le printemps, des touristes toujours plus nombreux qui sont à l'origine, souvent involontaire, de certains incendies, et des orages violents qui ont généré de la foudre début juin, déclenchant les feux du Québec. Cependant, les conditions de chaleur qui concernent le Canada ne sont pas reliées au dôme de chaleur qui touche le Texas et le Mexique.

    Peut-on espérer une amélioration prochaine au niveau des incendies canadiens ?

    Le réchauffement climatiqueréchauffement climatique allonge également la saison des incendies, avec depuis quelques années des températures élevées dès le mois de mai, jusqu'à fin septembre. Le pic de la saison des incendies intervient habituellement entre fin juillet et fin août au Canada : environ 400 feux sont actifs en cette fin juin et il est donc peu probable que la situation s'améliore franchement d'ici la fin de l'été.

    La chaleur sur le continent américain a-t-elle un lien avec la chaleur dans les océans ?

    La température moyenne de surface des océans atteint des records depuis le début d'année, avant l'arrivée de la chaleur sur le continent américain. Le dôme de chaleur bloqué entre le Mexique et le Texas aggrave par contre le phénomène sur le golfe du Mexique : ce temps calme et extrêmement chaud, de manière durable, fait encore plus grimper la température de surface de l'eau côtière du Texas et de l'est du Mexique.   

    Y-a-t-il une cause commune à tous les phénomènes météo extrêmes qui touchent l'Amérique en juin ?

    L'origine principale de ces dérèglements du temps américain est le jet streamjet stream, ce courant de haute altitude qui sépare l'airair chaud de l'air froid. De l'avis des spécialistes américains, celui-ci a carrément « disjoncté ». Alors qu'il devrait circuler d'ouest en est de manière plus ou moins horizontale, il subit des oscillations exceptionnelles avec de véritables boucles : celles-ci coincent les masses d'airmasses d'air chauds et froids, comme le dôme de chaleur au Texas. Sa circulation influence aussi le développement des orages sur les zones par dessus lesquelles il passe. Plusieurs études récentes ont démontré que le réchauffement climatique affaiblissait le jet stream, d'où ces oscillations étonnantes.   

    Est-il risqué de voyager en Amérique du Nord cet été ?

    La météo de l'Amérique du Nord est par nature, extrême, et il convient toujours de se renseigner quotidiennement en cas de voyage sur place. S'il paraît évident qu'il faut éviter les zones à incendies du Canada, il est également conseillé de ne pas séjourner dans celles qui subissent le passage régulier des nuages de fumée : Montréal, mais aussi New York, Chicago et Pittsburgh sont par exemple des villes à risque, actuellement, pour toutes les personnes sensibles au niveau respiratoire. La chaleur humide qui règne ces jours-ci sur une large moitié sud et est des États-Unis peut être insupportable pour beaucoup et toute activité en extérieur est à proscrire. Quant au reste de l'été, les prévisions saisonnières pour les États-Unis tendent vers un temps beaucoup plus chaud que la normale sur tout le sud (déjà très chaud à la base), en particulier le Texas et l'Arizona, ainsi que sur la côte est, jusqu'en septembre.