La COP15 sur la biodiversité, qui débute cette semaine à Montréal, va devoir se concentrer sur les cinq facteurs principaux responsables de la destruction de la vie animale et végétale sur terre. Tous sont directement liés à l'Homme et à ses activités. 


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    À l'heure où les débats sur le changement climatique accaparent tous les discours sur le futur de notre Planète, la biodiversité a longtemps été la grande oubliée de la problématique environnementale. Un oubli de taille puisque la Terre est confrontée à sa plus grande perte de vie depuis l'extinction des dinosaures.

    Après la COP27 sur le climat, qui a eu lieu en novembre dernier en Égypte, place à la COP15 sur la biodiversité qui a débuté ce 7 décembre à Montréal, au Canada. L'objectif ? Que les gouvernements du monde entier s'accordent pour établir un plan d'action global en faveur de la biodiversité, selon l'ONU.

    « Lors de la COP10 à Nagoya, au Japon, en 2010, les gouvernements se sont engagés à atteindre les 20 objectifs d'Aichi en matièrematière de biodiversité d'ici 2020. Notamment à réduire de moitié la perte d'habitats naturels et à mettre en œuvre des plans de consommation et de production durables. Selon un rapport de la CDBCDB pour 2020, aucun de ces objectifs n'a été pleinement atteint », précisent les Nations Unies.

    Cinq grands facteurs directement liés à l'Homme mettent en péril la biodiversité

    Un million d'espèces végétales et animales sont aujourd'hui menacées d'extinction, ce qui permet de parler d'une « 6e extinction ». D'ici le 19 décembre, les gouvernements devront prendre des décisions concernant les cinq principaux facteurs directs qui mènent à la perte de la biodiversité :

    • l'exploitation des terres et des mers : il s'agit de la 1re cause de l'érosion de la biodiversité. L'agriculture et l'urbanisation sont à l'origine de 80 % de la perte de biodiversité dans de nombreuses régions du monde. Cette exploitation anarchique des espaces naturels est principalement liée au développement de l'agriculture intensive qui conduit, entre autres à la déforestationdéforestation. Il ne s'agit pas seulement de protéger l'Amazonie, mais également la nature d'autres pays particulièrement destructeurs, dont la France fait partie en artificialisant sans contrôle ses terres naturelles. « Les trois quarts des écosystèmesécosystèmes terrestres sont dégradés et deux tiers des écosystèmes marins » précise le WWF. En plus de la disparition directe des habitats de nombreuses espèces, les zones naturelles qui subsistent encore sont fragmentées, ce qui perturbe les déplacements et migrations des animaux.
    • la surexploitation des ressources biologiques : les ressources naturelles sont utilisées de façon excessive, comme l'eau, le boisbois, les roches ou encore le sablesable. Cette surexploitation, qui prive la biodiversité de ressources vitales, provient de l'agriculture, de la surpêchesurpêche, de la chasse, mais aussi de nombreux prélèvements à des fins purement récréatives. Au cours des 40 dernières années, les populations d'espèces marines ont enregistré un déclin de 39 % selon le WWF.
    • le changement climatique : la hausse globale des températures a plusieurs conséquences sur la vie animale et végétale. Elle met bien sûr en péril de nombreuses espèces qui ne peuvent pas s'adapter au changement climatique, les prive d'une partie de leur nourriture, mais provoque aussi des déplacements qui perturbent la vie sauvage et les activités humaines. Lutter contre le réchauffement climatiqueréchauffement climatique n'est, par ailleurs, pas possible sans protéger la biodiversité car celle-ci permet de séquestrer le CO2 dans le sol et d'atténuer l'impact des catastrophes météométéo.  
    • la pollution : que ce soit dans l'eau, sur terre ou dans l'airair, la pollution ravage les écosystèmes. Parmi les pollutions aux conséquences les plus graves : celle des milieux aquatiques par les substances azotées et phosphorées, les déchetsdéchets qui se retrouvent en mer, les microplastiques qui s'infiltrent partout, mais pas seulement. L'impact de la pollution sonore est également catastrophique pour la vie animale, de même que celle des ondes électromagnétiquesondes électromagnétiques ou encore celle liée aux substances médicamenteuses qui sont rejetées dans les eaux.
    • les espèces non indigènesindigènes envahissantes : près d'un tiers des espèces terrestres sont menacées par l'arrivée d'autres espèces. Cette introduction d'espèces invasives peut être volontaire (pour enrayer une espèce nuisible aux cultures par exemple) ou accidentelle (liée au changement climatique, ou encore aux transports internationaux). En plus d'avoir la capacité de modifier tout un écosystème, ces espèces principalement exotiquesexotiques représentent aussi une menace pour la santé humaine en favorisant l'émergence d'épidémies.

    Face à ces problèmes qui peuvent sembler insurmontables, l'ONU rappelle que « l'existence de l’humanité dépend de la pureté de l'air, de la nourriture et d'un climatclimat habitable, qui sont tous régulés par le monde naturel ».