Sous contrat avec l'armée américaine, l'Institut national de recherche aéronautique américaine (Niar) va créer un rendu numérique en trois dimensions d'un hélicoptère d'attaque AH-64D Apache. Ce travail de titan comprenant la numérisation de chaque pièce est un projet qui devrait durer trois ans.


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    Depuis près de quarante ans, l'hélicoptèrehélicoptère de combat américain AH-64 Apache a participé à de nombreux conflits. Rapide, bardé d'armement et de capteurscapteurs, très manœuvrant, l'aéronefaéronef reste l'hélicoptère d'attaque le plus produit au monde. C'est pour améliorer la maintenance de cet hélicoptère vieillissant que l'armée américaine a décidé d'en créer le jumeau numérique.

    Une numérisation intégrale de la moindre pièce est actuellement en cours. Au Kansas, c'est le personnel de l'Institut national de recherche aéronautique (National Institute for Aviation Research ou Niar) de l'Université de la ville de Wichita qui a été missionné pour ce projet. L'institut y travaillera au moins trois ans pour numériser en 3D les 5.000 à 6.000 pièces de la variante « deltadelta » du AH-64 ApacheApache. Cette numérisation en 3D sera réalisée grâce à un appareil appelé Hexagon Arm. L'armée américaine dispose d'une flotte de 800 modèles de cette version AH-64 de l'hélicoptère d'attaque.

    Disposer de ce jumeau numériquejumeau numérique en haute définition permettra, par exemple d'évaluer précisément les contraintes exercées lors des vols et de certaines manœuvres sur certaines pièces de l'aéronef. Pour les rendre plus durables, les pièces en question pourront être améliorées numériquement et testées sur le jumeau numérique. Cette méthode permettra d'optimiser les opérations de maintenance sur cette flotte d'hélicoptères qui a pris de l'âge.

    Le Niar a récupéré une cellule d’un AH-64D Apache accidenté pour débuter la numérisation. L’armée américaine lui fournit également les pièces qui manquent afin de les scanner. © <em>National Institute for Aviation Research</em>
    Le Niar a récupéré une cellule d’un AH-64D Apache accidenté pour débuter la numérisation. L’armée américaine lui fournit également les pièces qui manquent afin de les scanner. © National Institute for Aviation Research

    Entre 5.000 à 6.000 pièces à numériser

    Ce travail de titantitan nécessite de démonter intégralement un hélicoptère pièce par pièce, de nettoyer chaque élément et de les numériser. Ensuite, il faut assembler numériquement cette multitude de pièces pour reconstruire la cellule. Pour évaluer les contraintes sur la structure de la cellule et valider le modèle numériquemodèle numérique, l'équipe du Niar va aussi devoir utiliser un second hélicoptère en lui faisant réaliser des manœuvres permettant de « stresser » la structure et en collectant des données sur la propagation des charges à travers celle-ci.

    Pourquoi ne pas utiliser les plans détaillés des pièces chez Boeing pour réaliser ce double numérique ? Tout simplement parce que, pour ce modèle qui a été mis en service en 1990, les plans de l'avionneur ne correspondent pas aux standards actuels. Cette méthode a d'ailleurs été testée avec un retour négatif, puisque la création du jumeau demandait beaucoup trop de travail d'améliorations.

    L'Apache n'est pas donc pas le premier appareil à être numérisé. C'est également le cas de l'hélicoptère Black Hawk qui est sur le point d'être achevé. Parmi les autres aéronefs en cours de numérisation, il y a aussi un bombardier B-1 et un avion de chasse F-16. D'autres projets sont en cours mais ils restent placés sous le sceau du secret défense.