Une équipe de chercheurs internationale a mis au point une main bionique, une prothèse reliée aux os et au nerfs du bras. Elle permet un contrôle beaucoup plus fin des doigts, et une première patiente s’en sert déjà quotidiennement depuis trois ans.

au sommaire

    Les prothèsesprothèses, comme celles des mains, ont un grand nombre de défauts. Les mouvementsmouvements sont généralement très limités, et elles se fixent en compressant le moignon, générant des douleursdouleurs. Un groupe de chercheurs suédois, australiens, et italiens, ont mis au point une nouvelle technique pour attacher une prothèse, créant ainsi une véritable main bionique. Ils ont détaillé leur recherche dans la revue Science Robotics.

    Cela fait trois ans que la première patiente, une Suédoise nommée Karin, a reçu sa main bionique. Celle-ci est toujours parfaitement fonctionnelle, malgré une utilisation quotidienne. Elle a indiqué qu'auparavant, les douleurs fantômes lui donnaient l'impression d'avoir la main constamment prise dans un hachoir à viande, l'obligeant à prendre beaucoup de médicaments. En plus de lui permettre de réaliser 80 % des activités du quotidien, la nouvelle prothèse a grandement réduit sa douleur.

    Présentation du fonctionnement de la prothèse et des implants dans le moignon. © Center for Bionics and Pain Research

    Greffes de muscles et ostéo-intégration

    La prothèse est connectée au bras grâce à une procédure appelée ostéo-intégration, autrement dit deux tiges en titanetitane sont directement intégrées dans les os radius et ulna (cubituscubitus). Les chercheurs ont ensuite utilisé des greffesgreffes de muscles prélevés dans la cuisse de la patiente, pour recevoir les nerfsnerfs sectionnés et amplifier le signal. Des électrodesélectrodes sont implantées dans ces muscles greffés et dans certains des muscles déjà présents aux alentours. Celles-ci servent à transmettre les signaux qui contrôlent la prothèse ainsi qu'un retour sensoriel.

    La prothèse en question est la « Mia Hand », fabriquée par l'entreprise italienne Prensilia. Elle est reliée aux électrodes grâce à des fils traversant le centre des tiges en titane, permettant une communication bidirectionnelle. Cela permet de mettre et d'enlever la prothèse très facilement en la fixant simplement sur les deux tiges. Selon la patiente, la prothèse a grandement amélioré sa qualité de vie. « Pour moi, cette recherche signifie beaucoup, car elle m'a permis d'avoir une vie meilleure », a indiqué Karin.