La Bibliothèque Numérique Européenne (BNUE) vient de prendre son envol en France avec la présentation par la Bibliothèque nationale de France (BNF) d'un site prototype, ouvert au public.

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    Logo d'Europeana

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    La BNUE devrait rassembler à terme une collection d'ouvrages numérisés, riche de 5 à 6 millions de volumesvolumes accessibles à la lecture en ligne ou, pour la plupart, au téléchargement.

    Lancé en 2005 par Jean-Noël Jeanneney, l'actuel président de la BNF et soutenu par Jacques Chirac, le projet n'avait connu à ce jour que quelques avancées timides... jusqu'à la mise en ligne de ce site, officiellement présenté peu avant l'ouverture du Salon du Livre à Paris.

    Avant tout destiné à servir de base de réflexion à la future BNUE, il faut reconnaître que ce coup d'essai est un coup de maître. L'échantillonnage des documents proposés, 12.000 ouvrages dont 7.000 en français, préfigure bien à quoi ressemblera ce merveilleux outil digne du XXIe siècle devant non seulement permettre un accès aisé à l'ensemble de la culture française, mais surtout tisser des liens culturels à l'échelle du continent et même du monde, facteur indispensable de la constructionconstruction européenne.

    "Ce projet dépasse de loin les frontières de l'Europe", déclare Jean-Noël Jeanneney. "Il rencontre un écho chez tous ceux qui se montrent attachés à la notion de diversité culturelle, comme la Chine, l'Amérique Latine ou Alexandrie".

    Du moins, c'est ainsi que l'on voit idéalement les choses, car il reste un bémol à cette initiative... Ce projet, soutenu par Jacques Chirac, arrivera-t-il à survivre au départ de celui qui fut son instigateur ? Certains signes n'incitent pas à l'optimisme... Ainsi, l'Elysée vient de signifier à Jean-Noël Jeanneney qu'il ne serait pas prolongé dans ses fonctions et devrait quitter la présidence de la BNF le 2 avril prochain. Aucune indication n'ayant filtré sur les motivations de cet "éloignement" ni sur l'identité de son successeur, on peut se poser des questions. Mais ne nous alarmons pas trop vite : répandre et faire connaître son identité culturelle est une tradition bien française et nous pêchons peut-être par excès de pessimisme: rien ne dit que les hautes autorités de ce pays auraient oublié ce principe.

    Visite à Europeana

    Mais rien ne vaut une expérience personnelle pour se forger une opinion. Dès votre arrivée sur le site internet europeana.eu, vous vous trouvez devant une interface qui, sous un aspect quelque peu austère, présente néanmoins un ensemble de fonctions dont l'usage se révèle très agréable et intuitif à l'usage. Après une inscription obligatoire (et gratuite), vous aurez accès à un ensemble de plusieurs milliers de livres et documents impeccablement digitalisés, que vous pourrez, au choix, consulter en ligne, imprimer ou importer au format PDF. Des critères de recherches variés vous aideront efficacement dans votre recherche, et si le nombre d'ouvrages est encore réduit face aux prétentions du projet finalisé, il faut reconnaître que le choix effectué pour cette présentation s'avère des plus judicieux.

    L'utilisateur peut également composer sa propre bibliothèque en ligne, qui comporte l'ensemble de ses recherches, il peut créer des étiquettes ou des marque-pages numériques qui lui permettront de retrouver n'importe quel document au moyen de mots-clés.

    En bref, une première réalisation très convaincante de ce qui deviendra un jour, du moins on l'espère, l'outil de référence pour la recherche et la documentation, mais aussi la formation des bâtisseurs de la France du futur.

    Et si tout cela demeurait au stade du rêve inachevé... Eh bien il resterait l'immense bibliothèque numérique de l'Américain GoogleGoogle, dont la réalisation avance à grandes enjambées.

    Historique

    En 2006, la responsabilité de la contribution française au projet a été confiée à la BNF, assortie d'un budget de 3,375 millions d'euros. Une enveloppe de 10 millions d'euros a été attribuée par le ministère de la Culture pour 2007. Au niveau européen, la BNUE a vocation à se construire par "briques successives" des contributions des différents pays membres.

    Des pays comme la Hongrie, le Portugal, l'Espagne, l'Italie et la Pologne se montrent très qu'intéressés et la BNUE devrait, à terme, intégrer les fonds numériques de la British Library.