Depuis le déploiement de l’intelligence artificielle dans la société, peu nombreux sont les textes législatifs encadrant leur utilisation. Pour enfin réguler le secteur de l’IA à l’échelle mondiale, l’organisation des Nations unies (ONU) a donc adopté pour la première fois une résolution qui aurait l’objectif de donner un cadre plus éthique à l’intelligence artificielle.


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    C'est une première : l'Assemblée générale des Nations unies, l'ONU, a décidé d'adopter une résolution qui donnerait un cadre éthique à l'intelligence artificielle. Et ce, quelques jours après que le Parlement européen a adopté une législation encadrant pour la première fois l'utilisation des intelligences artificielle (IA).

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    Au vu de la montée en puissance des intelligences artificielles, les Nations unies auraient mis en place des normes internationales qui devraient, d'après leur volonté, garantir des systèmes d'IA « sûrs, sécurisés et dignes de confiance. ». Proposée par les États-Unis et appuyée par plus de 120 pays, cette toute première résolution vient mettre en avant la nécessité de concilier les avancées technologiques permises par l'IA avec les droits de l'Homme et les enjeux environnementaux.

    Un accès équitable aux avantages des IA ?

    L'objectif serait donc de « favoriser plutôt que d'entraver la transformation numérique et l'accès équitable aux avantages que procurent ces systèmes », afin d'atteindre les objectifs de développement durabledéveloppement durable auxquels l'ONU doit parvenir d'ici à 2030. Pour faire court, l'intelligence artificielle doit être utilisée au service de nos sociétés et de leur développement durable. Par cette résolution, l'organisation internationale s'engagerait à réduire le fossé numérique entre les pays ainsi qu'en leur sein.

    Rappelant les inégalités existantes entre les différents pays du monde, l'ONU a ainsi demandé à ses membres de donner aux pays en développement, et surtout aux États les moins avancés, les moyens de lever les principaux obstacles structurels et les barrières qui les empêcheraient d'accéder aux avantages liés à ces nouvelles technologies. En matièrematière d'avantages, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a d'ailleurs mis en avant les possibilités générées par l'IA pour « accélérer la lutte contre la pauvreté, sauver des vies ou encore protéger la planète ».

    Lutter contre les menaces

    La résolution insiste également sur les menaces que peut représenter l'intelligence artificielle : risque de nuire aux droits humains, risque de renforcer les préjugés et les discriminations ainsi que le risque de mettre en danger la protection des données personnelles. Les Nations unies le reconnaissent : sans mise en place de garanties, l'IA constitue un véritable danger si elle est utilisée à mauvais escient. Par conséquent, l'Assemblée a demandé à ses États membres ainsi qu'aux autres parties prenantes de « s'abstenir ou de cesser de se servir des systèmes d'intelligence artificielle qu'il est impossible d'utiliser dans le respect des droits humains ou qui présentent des risques excessifs pour l'exercice des droits humains ».

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    Une résolution qui protège

    D'après Kamala Harris, la vice-présidente des États-Unis, nous viendrions d'assister à une étape historique en ce qui concerne l'établissement de règles internationales pour l'intelligence artificielle. Selon cette dernière, l'IA devrait être développée de façon à nous protéger de potentiels préjudices tout en s'assurant que chacun d'entre nous puisse « profiter de ces avantages ».

    Cette nouvelle résolution donnerait donc l'opportunité à la communauté internationale de « gouverner cette technologie plutôt que de la laisser nous gouverner » selon les dires de Linda Thomas-Greenfield, l'une ambassadrice porteuse du texte. Cette résolution représente ainsi une belle avancée en ce qui concerne la régularisation de l'intelligence artificielle, mais représente aussi de l'espoir pour le futur.

    Biométrie, exploitation des données personnelles à des fins de surveillance ou d'exploitation commerciale. La résolution de l'ONU vise avant tout à protéger les utilisateurs de l'IA. © dragonstock, Adobe Stock
    Biométrie, exploitation des données personnelles à des fins de surveillance ou d'exploitation commerciale. La résolution de l'ONU vise avant tout à protéger les utilisateurs de l'IA. © dragonstock, Adobe Stock

    Un texte qui met d'accord 

    Même si les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies ne sont pas juridiquement contraignantes, certaines multinationales du secteur comme Meta, GoogleGoogle ou MicrosoftMicrosoft ont manifesté leur accord avec ce texte. Les pourparlers qui ont conduit à cette résolution pourraient également servir de modèle pour les conversations futures sur les défis de l'IA.

    C'est ce qu'espère Linda Thomas-Greenfield. Ces pourparlers pourraient servir, d'après cette dernière, dans d'autres domaines, comme celui de la paix, de la sécurité ou encore celui de l'utilisation militaire responsable de l'IA. Car d'autres mesures seront certainement prises dans les mois et années qui suivent pour encadrer au mieux l'utilisation et le développement de ces nouvelles technologies.