Pour la seconde vague d’assauts du printemps 1918, les Allemands changèrent à nouveau de chiffrement. Cependant Georges Painvin, un décrypteur de génie, cassa le nouveau chiffre en quelques jours jusqu’à envoyer un télégramme qui sera nommé le « radiogramme de la victoire ».


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    Le premier juin 1918, les Allemands changèrent à nouveau de chiffre, ajoutant un V aux cinq lettres ADFGX. Le capitaine Georges Painvin, d'abord officier d'ordonnance devenu le meilleur cryptologuecryptologue de la première guerre mondiale, comprit rapidement que le système n'avait pas réellement changé, que le carré avait seulement un côté de six. Cela faisait 36 symboles au total. L'hypothèse qui lui parut naturelle était qu'ils chiffraient ainsi les 26 lettres de l'alphabet plus les dix chiffres. Cette apparente complication précipita la perte des Allemands.

    Voir aussi

    Quels étaient les codes secrets de la première guerre mondiale ?

    En effet, ils commençaient leurs messages par leur adresse comme « 15e division d'infanterie » ou « 25e division d'infanterie ». En toutes lettres, cela donnait des messages commençant par « quinze » ou « vingt-cinq », qui différaient énormément. Avec le nouveau système, entre « 15 » et « 25 », seule la première lettre différait.

    Le lieu de la future offensive décrypté

    Deux communications ayant les particularités que nous venons d'étudier furent interceptées le premier juin. Polytechnicien et paléontologuepaléontologue, Georges Painvin les décrypta dès le lendemain. Tous les messages furent alors déchiffrés et le lieu de la future offensive allemande se dévoila. Les réserves françaises purent ainsi se placer exactement où il fallait. Ce fut la victoire de Méry, qui allait changer le cours de la guerre en cette fin de printemps 1918. Grâce à un décrypteur de génie, les Allemands ne purent plus prendre les Français par surprise.

    Hervé Lehning

    En savoir plus sur Hervé Lehning

    Normalien et agrégé de mathématiques, Hervé Lehning a enseigné sa discipline une bonne quarantaine d'années. Fou de cryptographie, membre de l'Association des réservistes du chiffre et de la sécurité de l'information, il a en particulier percé les secrets de la boîte à chiffrer d'Henri II. 

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    À découvrir également : L'univers des codes secrets de l'Antiquité à Internet paru en 2012 chez Ixelles.