Dimanche dernier, des scientifiques ont profité d'un événement astronomique rare pour enregistrer des données qui, selon leurs dires, leur permettraient de mesurer la vitesse de propagation de la gravité.

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    Une équipe internationale d'astronomesastronomes, dirigée par Serguei Kopeikin (Université du Missouri, ColumbiaColumbia), a profité, dimanche 8 septembre, de l'alignement exceptionnel entre JupiterJupiter et un quasar, objet d'apparence stellaire et situé à des milliards d'années lumière de la Terre, pour tester l'une des hypothèses formulées par Albert EinsteinEinstein il y a près de 90 ans, selon laquelle la vitesse de la gravité serait égale à la vitesse de la lumière (environ 300 000 km.sec-1). Grâce à un réseau de radio-observatoires (les quasars sont de grands émetteurs d'ondes radios) situés aux Iles Vierges, à Hawaii, et en Allemagne, ils ont pu obtenir des images d'une précision sans égale et observer l'effet gravitationnel de Jupiter sur la lumière émise par le quasar. La théorie de la relativité prévoit en effet que la massemasse d'un objet a « le pouvoir » de courber l'espace qui l'entoure (un peu comment une pierre posée sur une feuille de papier) et par conséquent, de dévier les rayons lumineux qui passeraient à proximité. Ce phénomène, bien qu'infime, a déjà été vérifié maintes fois, notamment lors d'éclipses solaireséclipses solaires. Le travail des astronomes de l'équipe consiste maintenant à établir l'importance exacte du déplacement induit par le champ gravitationnel de Jupiter qui, selon eux, serait directement lié à la vitesse de propagation de la gravité. Les résultats ne devraient pas être connus avant mi-novembre.

    Par Nathalie MAYERNathalie MAYER - Futura-Sciences Bordeaux