Le 29 janvier 2008, pas moins de six prix Nobel de physique convergeaient vers Gardanne, près de Marseille, pour l’inauguration du Centre microélectronique de Provence Georges-Charpak (CMP GC), un vaste campus accueillant recherches privée et publique dans le domaine de la microélectronique.

au sommaire


    Le Centre de microélectronique de Provence Georges-Charpak. Crédit : Futura-Sciences

    Le Centre de microélectronique de Provence Georges-Charpak. Crédit : Futura-Sciences

    L'événement était considérable et à plus d'un titre. Un tel rassemblement de Prix Nobel ne s'est probablement jamais vu en France et il ne s'agissait pas moins que de Georges Charpak (prix Nobel 1992), Albert Fert (Prix Nobel 2007), Horst Störmer (1998), Claude Cohen-Tannoudji (1997), Leon Lederman (1988) et Carlo Rubbia (1984).

    Horst Störmer (qui a contribué à définir les axes de recherches du CMPCMP) a parlé des enjeux de la microélectronique. Il a ensuite été question de vulgarisation de la science, une activité enfin jugée primordiale (ce n'est pas Futura-Sciences qui s'en plaindra...). Georges CharpakGeorges Charpak et Leon Lederman, d'abord, ont présenté les programmes Hands On et La main à la pâte, dont le noble but est de propager la culture scientifique, notamment auprès des enfants.

    Le soir même, un jury international décernait le prix PuRkwa (Prix international pour l'alphabétisation scientifique des enfants de la planète), attribué par l'Académie des sciences et l'École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne. Il récompense les initiatives pédagogiques développant la pensée critique des enfants, afin de lutter contre les endoctrinenements et le fanatisme. Le prix 2007 a été attribué à Jorge E. Allende (Chili), pour un programme d'éducation des plus jeunes « basé sur l'investigation », et au Serbe Stevan Jokic, un enseignant persuadé que la culture est une antidoteantidote à la violence.

    La microélectronique, enjeu régional et national

    Le poids de la microélectronique dans le PNB mondial est de plus en plus important. Ainsi, doper l'innovation dans ce secteur est devenu un enjeu majeur, et plus particulièrement pour la Provence, qui rassemble 35 % de la production française de semi-conducteurs, avec des entreprises phares comme Gemplus, ST-Microélectronics, Atmel, mais aussi des PME et des établissements publics d'enseignement et de recherches. L'implantation à Gardanne du CMP GC a l'ambition de former les futurs cadres de la microélectronique et de mettre en place un dispositif de recherche, en synergiesynergie avec le monde universitaire et industriel. En favorisant aussi la création de nouvelles entreprises, ce rassemblement contribuera aussi à faire de la région l'équivalent d'une Silicon ValleySilicon Valley, mais européenne.

    Le CMP Georges Charpak doit en partie son implantation à Gardanne à son maire Roger Meï, qui s'est battu pour celui-ci, à la fermeture de la dernière mine de Gardanne en 2003. Ses locaux, répartis sur plus de six hectares, totalident une superficie de 21.000 m2. A terme, il accueillera 660 étudiants, 70 enseignants-chercheurs et il est actuellement dirigé par Philippe Collot. Le centre possède de multiples partenaires et son financement, à hauteur de 47,7 millions d'euros, provient de l'Etat, l'Union européenne, le Conseil régional, le Conseil général, la Communauté d'Agglomérations du Pays d'Aix et la ville de Gardanne.