En Chine, la municipalité de Shanghai appuie le développement d'un nouveau projet spatial de grande ampleur. Afin de concurrencer le géant américain SpaceX, le gouvernement chinois souhaite déployer 12 000 nouveaux satellites en orbite basse au cours des prochaines années. 


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    Si la Chine avait initié une réponse au programme StarlinkStarlink avec le projet de constellation de satellites Guo Wang, rien ne semble freiner l'empire du Milieu dont l'ambition est de talonner la compagnie aérospatiale d'Elon MuskElon Musk. Dans un article publié le 30 septembre, le South China Morning Post rapporte que des officiels de la ville de Shanghai ont visité au mois d'août un important centre de production de satellites. Avec ce nouveau plan de conquête de la basse orbite terrestre, baptisé G60, la Chine prévoit d'envoyer près de 12 000 appareils en altitude. Ils survoleront la Terre en complément des 13 000 satellites prévus pour le programme Guo Wang (cf. « Réseau national »).

    Conquérir l’orbite basse de la Terre

    Le programme G60, soutenu par les institutions municipales de la métropole de Shanghai, tentera de rattraper un retard de plus de quatre ans sur les constellations de SpaceX. La firme américaine a commencé à déployer ses appareils en 2019, lors d'une opération relativement réussie, voire fructueuse, Elon Musk ayant pour dessein de fournir une connexion InternetInternet à n'importe quel utilisateur équipé d'un boîtier relais. Outre l'aspect purement commercial de la démarche, certains experts ont relevé un véritable enjeu géostratégique au déploiement de cette technologie. Et de fait, la connectivité offerte par les constellations Starlink a récemment été utilisée par les forces armées ukrainiennes, depuis l'invasion russe en février 2022.

    Illustration du réseau de satellites Guo Wang chinois. © UFO, Space Voyaging
    Illustration du réseau de satellites Guo Wang chinois. © UFO, Space Voyaging

    Avec G60 et Guo Wang, la Chine continue de démontrer ses ambitions, en acquérant une autonomieautonomie stratégique et technologique. L'Institut français des relations internationales (IFRI) détaille dans un rapport publié en avril 2023 que ces projets s'axent dans un accroissement de l'industrie du spatial en Chine, avec une résurgence de la course à l'espace avec les États-Unis. Néanmoins le South China Morning Post relève un détail capital : là où SpaceXSpaceX dispose de lanceurs partiellement réutilisables comme la Falcon 9, les compagnies spatiales chinoises ne maîtrisent pas encore cette technologie. Une potentielle épine dans le pied des décideurs du Parti ?

    Plus de constellations, plus de pollution

    La réalisation des deux projets conjoints signifie que 25 000 satellites seraient envoyés par la Chine dans l'espace au cours des prochaines années. Un nombre effarant d'appareils qui viendraient accroître une pollution déjà massive autour de la Terre. Une plaie pour les astronomesastronomes amateurs, un fléau pour les professionnels : depuis 2019, on ne compte plus le nombre de plaintes liées aux constellations Starlink. Malgré son utilité et un accord avec un consortium d’astronomes pour réduire la pollution lumineusepollution lumineuse de ses satellites, SpaceX continue cependant de faire l'objet de controverses avec Starlink.

    Les constellations Starlink se révèlent être problématiques pour les astronomes, en parasitant les prises de vue lors d'observations du ciel nocturne. © Marco Langbroek
    Les constellations Starlink se révèlent être problématiques pour les astronomes, en parasitant les prises de vue lors d'observations du ciel nocturne. © Marco Langbroek

    Des controverses qui ne cesseront d'enfler à mesure que diverses compagnies privées et de gouvernements miseront sur une technologie toujours plus polluante pour notre voûte céleste. Selon l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA), plus de 670 000 débris d'une largeur supérieure à un centimètre gravitent actuellement autour de la planète.